“C’est le scénario du pire…�

Mokdad Sifi, à propos de l’élection présidentielle

Cette situation est “la responsabilité d’un petit groupe faiseur de rois qui tient entre ses mains le destin d’une nation�.
A deux mois de l’élection du 8 avril, l’ancien chef de gouvernement a fait une analyse chronologique des dernières échéances électorales. Il a rappelé alors que “les Algériens, en 1990, avaient le choix entre la peste et le choléra et en 1991, ils ont eu le choix entre la dictature et l’intégrisme. En 1995, ils ont voté contre la barbarie du terrorisme et en 1999, ils n’ont pas eu à choisir de président, il leur a été affectés (…)�. Il a exprimé également des appréhensions concernant la dernière élection, estimant que “le destin de notre nation se jouait dans un bras de fer inégal entre ceux, les plus nombreux, qui ont choisi de marcher tête baissée dans une aventure qui risque de ruiner pour de longues années les espoirs de redressement de notre pays et ceux, une poignée, qui préfèrent marcher droit�.
Et pour ne pas faillir à la tradition, il ne manquera pas de commenter la dernière élection du 8 avril et d’assurer : “On se souviendra que ce jour-là , parmi les scénarios concoctés à l’ombre du pouvoir des clans, c’est le scénario du pire qui a été machiavéliquement appliqué par le pouvoir en place, sûr de lui et dominateur, pour perpétuer la mainmise d’un système maffieux sur un pays, une nation et un peuple respectivement et outrageusement pillé, trompé et avili�.
Par le biais d’une déclaration adressée, hier, à notre rédaction, celui qui a été membre du groupe des onze pour un front antifraude dira à l’attention de la classe politique et des candidats qui ont essuyé un échec cuisant : “La classe politique blousée et les candidats manipulés, la pègre et le Lumpenprolétariat, utilisés par un système rodé dans l’intelligence négative, ne constituent que des dommages collatéraux dans l’agression qui est commise contre l’avenir de la jeunesse algérienne�.
Plus loin, Mokdad Sifi incombe la responsabilité de la situation actuelle à un petit groupe de faiseurs de rois qui tient, selon lui, entre ses mains le destin de la nation et en fait peu cas par rapport à ses intérêts personnels. Et de ce fait, il exhorte l’élite politique et intellectuelle à s’attaquer à la pieuvre dissimulée derrière ses nombreuses et trompeuses tentacules.
“S’il n’y a pas eu de trafic comme se plaît à le clamer le chef de l’indu-gouvernement, comment alors expliquer que ce pouvoir, si sûr de sa popularité, interdise à quelques dizaines d’inoffensifs et pacifiques démocrates de manifester publiquement leur refus de cautionner le pouvoir en place. Cette peur maladive du pouvoir de laisser la protestation avoir lieu face aux caméras étrangères est la preuve la plus terrible de la fraude généralisée qui a abouti au risible 84,99%�, lit-on dans le document dans lequel l’ancien chef de gouvernement a analysé ledit score qu’il impute, par ailleurs, au “bourrage des crânes et des poches à l’aide de la télévision et la radio de l’état et avec les deniers publics�.
“84,99 de 10 millions de votants face à 8 millions d’abstentions et autant de mépris pour le pouvoir en place sur une population de 30 millions d’habitants où les véritables victimes du crime démocratique sont les moins de 18 ans, ceux qui payeront le prix de la trahison des apparatchiks�, a-t-il affirmé avant d’appeler à ne pas abdiquer, à retisser la nation avec ses vraies valeurs et réinculquer aux citoyens les valeurs morales d’intégrité et de civisme et d’investir surtout dans la jeunesse.
N. S.