Dix-huit octobre 1970, le colonel Krim Belkacem, signataire des accords d'Evian, a été retrouvé mort par strangulation dans une chambre d'hôtel à Frankfurt (Allemagne). Cela fait maintenant quarante-quatre ans que ce grand héros a disparu, mais aucune vérité n'a été révélée sur sa mort. Hier, comme chaque année, à cette date précise, la kasma des Moudjahidine d'Aït Yahia Moussa (Tizi Ouzou) et l'association Tarwa n'Krim Belkacem, ainsi que de nombreux moudjahidine venus des quatre coins de la Wilaya III historique et ceux d'Alger se sont recueillis sur sa tombe au carré des Martyrs d'El-Alia. On remarque la présence de son frère Dda Arezki, de ses enfants Ahmed et Saliha, du président de l'APC d'Aït Yahia Moussa, des membres de l'association Tarwa n'Krim Belkacem, de Madjid Amirat, fils de Slimane Amirat avec qui le Lion des djebels avait créé le MDRA, de Rabah Zamoum, fils du colonel Mohamed Zamoum dit Si Salah, de Hocine Bennour, fils du commandant Ali Bennour, et de bien d'autres militants du mouvement national. Après une minute de silence, deux gerbes de fleurs ont été déposées devant la tombe dans un recueillement solennel. C'est Hocine Chettabi, en sa qualité de président de la kasma des Moudjahidine d'Aït Yahia Moussa, qui retracera le vaillant parcours du Lion des djebels depuis son premier acte de bravoure commis à l'encontre de son oncle, le caïd Dahmoune, à la fin des années 1940 et du déclenchement de la guerre de Libération nationale jusqu'à la signature des accords d'Evian. Appelé à prendre la parole, le maire d'Aït Yahia Moussa, Saïd Bougheda, reviendra sur le projet d'une stèle qui devait être érigée à Aït Yahia Moussa. "Le Premier ministre a annoncé une stèle pour Krim Belkacem à Aït Yahia Moussa. Après plus de deux ans d'attente, on nous a signifié que celle-ci ne sera érigée que si l'APC réalise la plateforme et les murs de soutènement. Notre APC n'a pas les moyens pour cela. Krim Belkacem ne vaut pas seulement une stèle. J'interpelle, ici, devant vous, le ministre des Moudjahidine à prendre entièrement en charge cette stèle. C'est un devoir. Et personne n'a le droit de fuir ses responsabilités", clamera-t-il.