Divergences chez les “redresseurs� du FLN

Ils se sont réunis, hier, au Mouflon d’or

La rencontre du mouvement dit de “redressement�, tenue, hier, à l’hôtel Mouflon d’or et devant déboucher sur la mise sur pied d’une commission de préparation du 8e congrès, a tourné au profond désaccord.
Abdelaziz Belkhadem, le chef de file de ce mouvement, qui a eu à prononcer une allocution d’ouverture de la rencontre, n’a pas pu rassembler les différentes tendances traversant “les redresseurs� autour de l’impératif de l’unification du parti. En effet, cette rencontre, à laquelle ont pris part l’essentiel des ministres “redresseurs� (Saïd Barkat, Amar Tou, Mohamed Seghir Kara, Tayeb Louh…) et les coordinateurs du mouvement au niveau des wilayas, a mis en évidence deux tendances antinomiques par rapport aux perspectives à venir du FLN.
La première tendance représentée par Abdelkader Hadjar, l’ambassadeur d’Algérie à Téhéran, prône la réconciliation au FLN. Dans les faits, Hadjar propose d’aller vers un congrès réunificateur et rassembleur des rangs du parti sans exclusion aucune “pour que les autres (le RND et le MSP, ndlr) ne nous prennent pas notre place de première force politique�, a-t-il argumenté. La seconde tendance, incarnée essentiellement par les Si Affif, Wahid Bouabdellah et Saïd Barkat, refuse catégoriquement de travailler dans le cadre de la légalité, autrement dit, conformément aux instances et statuts du septième congrès du FLN. Leurs arguments se résument à ceci : “Nous tirons notre légitimité des résultats de l’élection présidentielle, on peut se passer donc du cadre légal du septième congrès.� Concrètement parlant, ils ont revendiqué l’exclusion des cadres du FLN qui ont soutenu l’ex-secrétaire général, Ali Benflis, ainsi que tous ceux ayant criblé de critiques le candidat Abdelaziz Bouteflika pendant la campagne électorale. Aussi et sur ces profondes divergences sont venues se greffer les doléances des coordinateurs de wilaya du mouvement dit de “redressement�.
Ces derniers, qui ont eu à intervenir en grand nombre, ont reproché aux animateurs de la structure de Belkhadem de n’avoir rien fait au niveau des wilayas pour leur permettre de supplanter les actuels mouhafadhs : “Ce sont toujours les mouhafadhs de Benflis qui continuent à gérer les structures du parti,� ont-ils regretté.
Qu’en est-il de la position de Belkhadem par rapport à cette cacophonie ? Belkhadem, représentant le seul interlocuteur valable du “redressement� avec l’actuelle direction du FLN, secondé par ailleurs par Saïd Bouhedja, accepte le cadre de la légalité et revendique un congrès rassembleur de toutes les tendances du parti.
Ce faisant, Belkhadem réussira-t-il à faire taire les divergences au sein de son mouvement ?
N. M.