Majorité absolue pour les conservateurs

Elections législatives en Iran

Les conservateurs ont remporté une majorité absolue des deux tiers du Parlement au second tour des législatives en Iran, confirmant la reprise en main des affaires aux dépens des réformateurs du président Mohammad Khatami, désormais bien seul.
Les conservateurs ont remporté vendredi au moins 33 des 57 sièges qui n'avaient pas été pourvus au premier tour le 20 février, selon des résultats partiels publiés samedi sur le site internet du ministère de l'Intérieur. Ces résultats portent à environ 190 le nombre de sièges désormais occupés par des conservateurs dans un majlis (Assemblée) qui en comporte 290 et dans lequel les réformateurs détenaient la majorité absolue depuis 2000. Le 20 février, 229 députés ont été élus dès le premier tour. Une coalition de conservateurs, de religieux et de centristes avait décroché environ 155 mandats, les réformateurs une quarantaine, le reste allant à des indépendants.
Les Iraniens ont élu au second tour 57 parlementaires dans 39 circonscriptions. Après achèvement du comptage dans 32 circonscriptions, 33 mandats vont aux conservateurs, 7 à des indépendants, 5 à des réformateurs. L'issue du scrutin ne faisait guère de doute. Les réformateurs ont payé la déception des espoirs placés en eux mais bien davantage la disqualification par les organes de contrôle politique conservateurs non élus de la plupart de leurs candidats pour manquements à l'islam et à la Constitution.
L'invalidation de quelque 2 300 candidatures avait provoqué en février l'une des plus graves crises traversées par la République islamique.
Les principaux partis réformateurs, dénonçant un “coup d'État parlementaire�, ont décidé de boycotter le scrutin. La désillusion de l'électorat ajoutée à l'élimination des réformateurs avaient contribué au premier tour à une participation de 50,57%, la plus faible jamais enregistrée dans un scrutin majeur depuis la fondation de la République islamique en 1979.
Cette abstention passait pour servir encore davantage les intérêts des conservateurs. Au second tour, la coalition des formations réformatrices qui se sont maintenues dans la compétition, emmenée par l'Association des religieux combattants de M. Khatami et du chef du Parlement sortant Mehdi Karoubi, ne soutenait que 17 des 114 candidats (à raison de deux restant en lice pour un siège).