Reconstitution des faits hier

Affaire Allouache

Alors que la demande de mise en liberté provisoire des deux prévenus a été rejetée par la chambre d’accusation près la cour de Tizi Ouzou, la reconstitution des faits a été faite, hier, à Fréha, sur ordre du juge d’instruction, en présence du procureur de la République près le tribunal d’Azazga, de la police scientifique, de la partie civile et des avocats de la défense. Au moment du déroulement de la reconstitution des faits, un rassemblement de soutien aux deux détenus a été observé par des citoyens et notamment, des étudiants de l’université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou. L’acte de la reconstitution a été ordonné vers 10h à la cité des 300-Logements. Le premier détenu, S. S. est entendu par le juge instructeur sur la base de sa première déclaration faite lors de son audition par le même magistrat. Le codétenu B. Y. a raconté, lui aussi, sa version des faits au juge d’instruction. Tous les faits et gestes ont été reconstitués et consignés dans le rapport de la police scientifique. Certains témoins ont également été interrogés, chacun sur le lieu où il était au moment des faits. Les réponses des témoins seront, bien entendu, confrontées avec leurs premières déclarations lors de leur audition par le juge d’instruction. La première partie de la reconstitution des faits a pris fin à midi et demi dans la ville de Fréha. Les citoyens ont alors improvisé une marche de solidarité avec les deux mis en cause, en scandant à gorge déployée : “Libérez les innocents!�. Les membres de la commission chargée de la reconstitution des faits a pris la direction de Tirsatin, un village à l’entrée de la ville d’Azazga.
Car, c’est là qu’on a fait changer de véhicules à la victime Hakim Allouache au moment de son évacuation à l’hôpital d’Azazga. Les deux prévenus ainsi qu’un témoin ont chacun donné sa version des faits en présence toujours des avocats de la défense et de la partie civile. Mais, un incident a failli se produire : la présence de Belaïd Abrika qui n’a aucun lien de parenté avec la famille de la victime, et qui n’a pas manqué de saluer certains témoins. “Il n’a rien à faire ici, c’est une manière d’influencer les témoins�, proteste Me Aït Mimoun devant le juge instructeur qui a alors ordonné aux délégués dialoguistes de se tenir à l'écart. 13h30, c’est la fin de la reconstitution des faits.
Certains témoins n’ont pas été interrogés par le juge instructeur. Il convient de signaler que les avocats de la défense ont déploré le fait que la reconstitution des faits ne se soit pas déroulée dans les mêmes conditions de visibilité, c’est-à -dire de nuit puisque l’incendie s’est produit à 2h du matin. Pour rappel, lundi dernier, la chambre d’accusation, près la cour de Tizi Ouzou, a confirmé le rejet de la demande de mise en liberté provisoire introduite par la défense, alors que deux jours plus tôt, soit dimanche, les deux prévenus ont subi un interrogatoire de fond dans le cadre de l’instruction de l’affaire. Il faut signaler, par ailleurs, que pas moins de dix-huit avocats, dont de grosses cylindrées, à l’image de Miloud Brahimi, Mahmoud Bouzida, se sont constitués pour la défense des deux prévenus.
Y. A.