Les déclarations de l'ancien ministre de l'Intérieur, enchaînées, hier, par les observations du Comité marocain des droits de l'Homme sur l'urgence d'une solution, signifient que le royaume est déstabilisé Driss Basri, ancien homme fort du royaume chérifien, vient de briser l'unanimisme de la classe politique marocaine sur la question du Sahara occidental. En se prononçant pour un référendum d'autodétermination dans l'ancienne colonie espagnole annexée militairement par Rabat en 1975, l'ex-ministre de l'Intérieur sous Hassan II a-t-il tenu des propos qui traduisent un début d'ouverture du régime de son pays par rapport à ce conflit ? La presse royale l'accuse de félonie et d'“épouser les positions de l'Algérie”. Une réaction violente était en tout cas attendue. L'Algérie est, une fois de plus, accusée d'être derrière la sortie médiatico-politique de Driss Basri. Il n'en demeure pas moins que les déclarations de l'ancien ministre de l'Intérieur, enchaînées, hier, par les observations du Comité marocain des droits de l'Homme sur l'urgence d'une solution, signifient que le royaume est déstabilisé du fait que toutes les tentatives visant à éloigner la communauté internationale du plan de paix onusien n'ont pas abouti. Et la reconnaissance par l'Afrique du Sud de l'Etat sahraoui a compliqué davantage la situation pour le Maroc dans la mesure où Rabat ne s'attendait pas à un tel camouflet diplomatique, vu qu'il menait une véritable offensive internationale auprès de ses alliés européens pour proposer un compromis qui garantirait bien entendu la “marocanité du Sahara”. Du coup, le roi Mohammed VI est désavoué. L'Algérie, qui a toujours milité pour le respect du droit des peuples à l'autodétermination, soutient le plan de paix des Nations unies et refuse d'être impliquée dans un quelconque processus qui s'inscrirait en dehors des recommandations Baker. Le ministre français des Affaires étrangères, Michel Barnier, ainsi que le président du gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, tous deux en visite officielle en Algérie, début septembre, avaient évoqué la nécessité d'un dialogue direct entre Alger et Rabat pour résoudre le conflit. L'idée a été catégoriquement rejetée. Depuis, Rabat ne cesse d'essuyer des revers. S. T.