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Le syndrome de la main étrangère
Youcef Yousfi évoque une guerre énergétique dont l'Algérie serait victime
Publié dans Liberté le 17 - 01 - 2015

Au-delà des arguments longtemps rabâchés sur l'absence de risques sur l'environnement quant à l'exploitation du gaz de schiste, le ministre de l'Energie a implicitement accusé des parties étrangères, sans les citer, d'être derrière la contestation.
"Les gens qui répandent ces rumeurs sur l'éventuel danger qu'encourent la nappe phréatique, l'environnement et l'être humain dans l'exploitation du gaz du schiste ne veulent pas du bien pour le pays". Le ministre de l'Energie,Youcef Yousfi, répond d'un ton ferme aux opposants au projet d'exploitation du gaz non conventionnel, projeté à In-Salah. "Cette opération ne représente aucune menace sur l'environnement", décrète-il d'une voix qui exhale une franche opiniâtreté quant à sa position sur cette lancinante question. "Beaucoup de gens n'aiment pas l'Algérie", déclame-t-il. Le ministre disculpe les Algériens qui, selon lui, ne sont pas derrière ce mouvement de protestations. Et le raccourci est aussitôt établi : "L'ennemi vient de l'extérieur". Le syndrome de "la main étrangère" réapparaît comme à l'accoutumée pour tenter d'étouffer un quelconque soulèvement populaire.
"Certains pays ne veulent pas que l'Algérie devienne une force énergétique mondiale. Ils sont jaloux des richesses naturelles dont notre pays dispose", lance le ministre. "Combien de nations ont été déstabilisées à cause de leur pétrole !", ajoute-t-il. Pour lui, "ce qui est visé sont le gaz et le pétrole de l'Algérie". La chaîne Ennahar TV a servi jeudi dernier de tribune au ministre de l'Energie pour essayer d'apporter ses éclairages aux diverses zones d'ombre qui entourent actuellement ce projet. "Sonatrach ne travaille pas contre l'Algérie et sa population", affirme-il. Youcef Yousfi en veut pour preuve les 10 000 puits réalisés jusque-là dans notre pays dont les 250 forés en 2014. "Nous avons foré l'équivalent de 800 000 mètres sous-terrains. Mais nous n'avons enregistré aucun incident dans quelque puits que ce soit", avoue-t-il. Cela était possible grâce, relève-t-il, à la maîtrise de la technologie par des ingénieurs qui connaissent leur métier et au contrôle qui s'effectue à toutes les étapes de la production.
"Avant de lancer le forage, une étude d'impacte écologique et de danger est réalisée au préalable. Un contrôle est effectué au moment d'arriver à la nappe phréatique", soutient-il. Aux protestataires qui disent que ce projet va induire des conséquences dangereuses comme le cancer, la stérilité, des malformations et autres catastrophes naturelles telles que le séisme, M. Yousfi répond : "Toutes ces craintes n'ont aucun fondement et aucune logique." Il déplore le fait que les citoyens du Sud écoutent malheureusement des personnes qui, d'après lui, ne sont pas spécialisées dans ce domaine. Il avoue que Sonatrach utilise les mêmes techniques d'exploration du gaz de schiste que celles manipulées pour la production des hydrocarbures classiques. "C'est une technologie que nous maîtrisons parfaitement", souligne le ministre. Les réserves souterraines en eau du pays avoisinent les 50 000 milliards de m3 et pour chaque puits en exploitation, il est utilisé 7 000 m3 d'eau seulement. Or, la compagnie pétrolière nationale emploie 70 millions de m3 pour la production des hydrocarbures. "Avec de telles quantités, nous n'avons pas assoiffé ou affamé la population. Nous n'avons pas provoqué des catastrophes et les niveaux des ressources en eau n'ont pas baissé. Nous préservions l'eau et nous protégeons l'environnement comme la prunelle de nos yeux", précise-t-il.
"La production du champ
de Hassi-R'mel commence à baisser !"
En réponse à ceux qui avancent comme exemple la France où ce type de projet a été abandonné, M. Yousfi cite d'autres cas à l'instar de la Chine, l'Argentine, le Canada, la Grande-Bretagne et l'Afrique du Sud qui prennent une sérieuse option dans cette perspective. "Mieux, l'Arabie saoudite va produire le gaz de schiste alors que la Russie va opter pour le pétrole de schiste. Idem pour le Mexique, la Libye et l'Egypte", argue-t-il. Le recours à ce genre de gaz ou pétrole s'inscrit, indique-t-il, dans le cadre d'une politique énergétique prônée par le gouvernement d'ici à 30 et 40 ans. Et l'énergie est la base de tout développement. Or, en Algérie, l'on enregistre une demande énergétique de plus en plus importante.
Et les réserves en ces énergies vont à coup sûr baisser d'ici à cette échéance. Il citera le cas de l'Indonésie et de la Norvège qui ont baissé leur production à cause de l'épuisement de leurs réserves. L'Amérique était un gros producteur de gaz et de pétrole mais une fois la baisse de ses hydrocarbures constatée, elle a développé déclare-t-il, ces techniques pour produire le gaz de schiste. "Les réserves actuelles peuvent nous suffire mais cela ne peut être garanti pour les générations futures", avertit-il. Pis, "la production du vaste champ de Hassi-R'mel commence à diminuer", confie-t-il, "avec sincérité". Pour lui, si l'on n'utilise pas ces nouvelles techniques, l'on ne pourra produire que 27% du champ de Hassi-Messaoud. Si ces nouvelles méthodes sont exploitées, l'on peut atteindre 40% de la production de ce champ. Ce qui va ajouter 40 ou 50 ans d'exploitation de ces gisements. Par ailleurs, l'énergie solaire et éolienne étant pour le moment trop chère, le choix de cette ressource non conventionnelle s'avère le mieux indiqué. Cela étant, Youcef Yousfi tient à préciser que le coût de l'électricité produite à partir du gaz naturel est estimé à 2 ou 3 dollars tandis que le prix de celle extraite de l'énergie solaire, coûtera pas moins de 12 dollars ! C'est dire l'intérêt pour l'Algérie, estime-t-il, d'opter pour l'utilisation du gaz de schiste sans, toutefois, négliger les énergies renouvelables. Les travaux d'exploration effectués et les milliers de forages réalisés ont donné aux ingénieurs de Sonatrach une idée sur les immenses capacités que recèlent les différentes régions du pays en ce type d'hydrocarbures non conventionnels. L'on dénombre le gisement de Tindouf, de Reggane, d'Illizi... et celui projeté au sud de Tébessa, encore à l'étude. "Si l'on exploite seulement 10% des capacités de l'Algérie en ces ressources non conventionnelles, l'on peut extraire au moins 20 000 milliards de m3. Ce qui équivaut à 10 fois les réserves initiales de Hassi-R'mel", souligne-t-il. "Nous avons besoin de ces réserves en gaz et pétrole pour satisfaire la demande nationale, l'exportation et la transformation en produits pétrochimiques. C'est avec les revenus issus de l'exportation que l'Algérie pourra financer son développement social et économique, diversifier l'économie nationale...", conclut-il avant de préciser que l'exploitation effective de ce gaz de schiste ne peut intervenir avant 2022. À cette échéance, si l'on arrive à produire 100 000 m3 de gaz de schiste, l'on créera 200 000 postes d'emploi.
B. K.


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