Depuis mai, les violences armées se sont multipliées, n'épargnant ni les forces armées maliennes ni les troupes de la mission onusienne et encore moins les civils. Une dizaine de civils, au moins, ont été tués par des hommes armés, dans l'attaque d'un village de Gaberi, dans le nord du Mali, a affirmé, hier, le porte-parole de l'armée malienne Souleymane Maïga, cité par l'agence de presse anglo-saxonne Reuters, sur sa version en ligne. Un des membres du groupe armé à péri dans cette attaque, a précisé la même source. Le village de Gaberi est situé dans le même cercle de Goundam-Gourma Rharous, près de Tombouctou. C'est dans cette même région qu'à eu lieu l'attaque revendiquée par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), contre un camp militaire, et dans laquelle dix soldats maliens ont trouvé la mort lundi dernier. Cette nouvelle tragédie intervient au lendemain de la prise d'otages vendredi dans un hôtel à Sévaré, dans la région de Mopti, par des hommes armés qui a fait 12 victimes, dont des étrangers et des soldats maliens. La prise d'otages de Sévaré, où se trouve le deuxième plus grand aéroport malien, après celui de la capitale Bamako, a démontré la précarité de la situation sécuritaire au Mali. Aussi, il s'agit d'un lieu symbolique, puisque c'était à cause d'une attaque terroriste dans une ville, Kona, proche de Sévaré, que Paris à lancé son opération militaire Serval en janvier 2013. Cela dit, le porte-parole de l'armée malienne s'est interdit d'établir, pour le moment, le moindre lien entre l'attaque de Gaberi et l'hôtel Byblos de Sévaré, a rapporté encore Reuters. "Il est encore trop tôt pour affirmer que les deux attaques sont liées", a déclaré Souleymane Maïga. Il faudrait peut-être rappeler que ce n'est pas la première fois que le village de Gaberi est attaqué par des hommes armés, dont on ignore toujours l'identité. Le 22 mai dernier, cette localité a été la cible d'une violente attaque, par des individus lourdement armés, venus à bord de deux véhicules et des motos, pillant tous les commerces et des domiciles de certains villageois. Banditisme ou terrorisme, il est aujourd'hui certain que la dégradation de la situation sécuritaire au Mali mérite d'être prise au sérieux par Bamako, mais surtout par ses partenaires régionaux et onusiens. L'assassinat de dix villageois est un autre signal d'alerte pour se mobiliser contre les groupes terroristes, principalement Aqmi et Ansar Eddine d'Iyad Ag Ghali qui ont refait surface depuis la conclusion à Alger de l'Accord pour la paix et la réconciliation nationale, entre les autorités maliennes et les mouvements politico-armés du Nord-Mali. Les récentes violences, cinq en l'espace d'une semaine, menacent aussi bien l'avenir de cet accord que celui des populations locales, lasses de subir les méfaits de la présence des terroristes islamistes dans le nord du Mali et le diktat des groupes politico-armés, à l'origine de la rébellion de 2012 contre Bamako. L.M.
