Louisa Hanoune, qui n'écarte pas que les évènements peuvent s'accélérer dans un avenir proche, estime que "quoi que pense le chef de cabinet Ahmed Ouyahia", le président Abdelaziz Bouteflika "peut être amené à convoquer des élections anticipées". Législatives ou présidentielle ? La SG du PT est restée ambiguë. Louisa Hanoune a clôturé hier l'université d'été du Parti des travailleurs sur une thématique pour le moins audacieuse : "Recomposition politique et reconstruction institutionnelle". La SG du PT qui a considéré que "les intérêts de l'oligarchie sont garantis au sommet de l'Etat", pense que "le peuple est dans un esprit prérévolutionnaire", et redoute, par conséquent, "une explosion sociale". En dressant un tableau noir sur la situation politique, sociale et économique du pays, Louisa Hanoune a jugé que "et le gouvernement et le président de la République sont déboussolés". Et c'est Abdelaziz Bouteflika qu'elle tient pour responsable, cette fois-ci, puisqu'elle estime qu'elle a plusieurs fois alerté le Président sur "les dérives de l'oligarchie", avant de conclure que "qui ne dit mot consent". Et c'est dans ce sens que la première dame du PT n'exclut pas que "les événements peuvent s'accélérer dans un avenir proche", et que "quoique pense le chef de cabinet, Ahmed Ouyahia", le président de la République "peut être amené à convoquer des élections anticipées". Législatives ou présidentielle ? Louisa Hanoune est restée ambiguë. Il est de notoriété publique que la SG du PT a depuis toujours plaidé pour une dissolution de l'actuelle Assemblée populaire nationale (APN). Sur la question de présidentielle anticipée, revendication mise en avant par la CNTD, au lendemain du scrutin d'avril 2014, Louisa Hanoune ne semblait pas trop consentante. Elle avait même dénoncé l'"aventurisme politique". Mais, cette fois-ci, elle estime que "l'Etat est menacé dans ses fondements", à tel point qu'"il faut chercher une issue rapide, une solution politique et démocratique". Et comme Louisa Hanoune considère qu'elle a eu plus d'une fois à attirer l'attention du président de la République avant que les choses ne prennent un "virage dangereux", elle jure de ne plus s'en remettre à lui. C'est au peuple qu'elle s'adresse désormais et elle appelle, d'ailleurs, à lui "rendre la parole". Plus encore, la première dame du PT appelle à "un sursaut du peuple". Et c'est en s'appuyant sur la volonté populaire que Louisa Hanoune plaide pour "une recomposition politique", et surtout une "reconstruction institutionnelle". Sur un autre chapitre, la secrétaire générale du Parti des travailleurs a apporté des clarifications sur ses récentes déclarations quant à la "réactualisation de la charte pour la paix et la réconciliation nationale". Louisa Hanoune a affirmé, à ce propos, que son parti a soutenu cette initiative parce qu'elle représentait une solution algérienne, mais qui, toutefois, n'a pas apporté une solution à tous les problèmes. Enfin, et pour éviter tout amalgame, elle a précisé que l'ouverture de certains dossiers ne veut pas dire traîner devant les tribunaux internationaux des responsables civils ou militaires. Une option qu'elle désapprouve, d'ailleurs. M.M.