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Quelques idées sur la démocratie
Contribution
Publié dans Liberté le 07 - 09 - 2015

L'Algérie a besoin de stabilité, de croissance et de bonne gouvernance, qui sont intimement liées. Sécurité et développement sont indissociables. Il ne peut y avoir de développement sans la sécurité, tandis que la sécurité durable est fonction du développement. Ce n'est pas par hasard que la tendance à la baisse dans les conflits armés est différente d'une région à une autre, et que la plupart des conflits armés de l'après-Seconde Guerre mondiale, à travers le monde, ont eu lieu dans les régions les moins développées. La sécurité et la stabilité intérieure et régionale permettent la formation d'une bonne gouvernance et de développement, mais la bonne gouvernance et l'amélioration économique contribuent aussi directement à la stabilité et la sécurité. Donc, la puissance militaire seule ne peut pas prévenir les conflits, rétablir la bonne gouvernance, ou assurer une paix durable. Mais négliger le secteur de la sécurité perpétue l'instabilité, ralentit le progrès politique et inhibe le développement à long terme. Le développement économique et politique est le fondement sur lequel l'avenir de la sécurité, la stabilité, la croissance démographique, et l'amélioration du niveau de vie dépendent. La relation entre la modernisation et la démocratie est une question complexe, mais il y a des raisons fonctionnelles qui expliquent pourquoi il est difficile de gouverner les sociétés modernes complexes sans des mécanismes de rendement des comptes. La gouvernance politique et le développement économique sont les structures sur lesquelles d'autres problèmes seront résolus, mais qui ont aussi besoin d'être sécurisés.
Les commentaires selon lesquels l'islam est nuisible à la croissance ne sont généralement pas corroborés par l'analyse économétrique, comme le montre Marcus Noland dans son étude "Religion, culture and economic performance". Ce qui signifie que l'Islam ne semble pas être un frein à la croissance ou une entrave au développement comme on le prétend. Par contre, il est suggéré que la démocratie et le développement contribuent à des niveaux inférieurs de conflits intra-étatiques et de soutien populaire aux idéologies extrémistes, mais les points de vue divergent sur la façon dont la démocratie affecte la croissance. Les études spéculatives sur le rapport entre la démocratie et la croissance économique sont abondantes. Si l'effet direct des attributs des marchés libres sur la démocratie est faible, l'amélioration du niveau de vie, en revanche, a un effet positif sur la démocratie.
L'amélioration du niveau de vie (mesuré par PIB, espérance de vie et niveau d'éducation) augmente considérablement la probabilité que les libertés politiques se développeront: L'ONU indiquait, en 1991, dans son rapport Human Freedom Index que les nations les plus pauvres du monde sont généralement aussi les moins libres. Bien que controversé, le rapport conclut que dans l'ensemble "il semble y avoir une forte corrélation entre le développement humain et la liberté humaine". Dans certains cas, "la liberté politique semble avoir déchaîné les énergies créatrices du peuple – et conduire à des niveaux toujours plus élevés de revenu et de progrès social". William Draper, administrateur du programme, note que "si la société réprime son peuple, elle réprime également sa créativité et sa motivation, et donc son taux de croissance et de progrès humain". Certaines libertés politiques, telles que le droit à la propriété, peuvent contribuer directement au développement économique. En fait, la liberté politique renforce le développement humain, et le développement humain renforce la liberté politique.
Bien qu'il n'existe pas de relation déterminante, les démocraties sont plus performantes sur un certain nombre de dimensions : elles produisent moins de hasard et de volatilité, elles sont mieux préparées pour gérer les chocs, et elles permettent des résultats de répartition la plus souhaitable. Trois facteurs peuvent expliquer pourquoi la démocratie peut conduire à une meilleure performance économique. D'abord, en vertu de la démocratie, la gamme des politiques économiques est limitée dans une large mesure par les préférences de l'électeur moyen. Cela est moins susceptible de produire des résultats extrêmes. Ensuite, les formes institutionnalisées de participation politique permettent une voie à une plus grande partie de la population sans recourir aux conflits et à la violence. Enfin, les démocraties ont de grandes difficultés à exclure les perdants dans la compétition politique des retombées économiques. Cela réduit, incite les groupes sociaux à bannir les comportements non coopératifs et perturbateurs.
Le flux de causalité entre croissance et démocratie peut se manifester de manières différentes. La démocratie pourrait influencer la croissance indirectement par ses effets sur des variables telles que l'accumulation de capital physique et humain et ces variables déterminent la croissance. En somme, la théorie démocratique suggère que le différentiel de niveau de développement économique a un impact énorme sur les résultats démocratiques. Une des conclusions c'est qu'une démocratie durable est fortement corrélée avec le développement économique.
Les raisons sont complexes, mais, statistiquement, il semble incontestable que la démocratie est plus susceptible de prospérer et survivre quand un pays bénéficiant d'un PIB élevé. Ce n'est pas faire valoir que le développement économique est une condition nécessaire ou suffisante pour le passage à la démocratie. Statistiquement parlant, une telle transition peut survenir à n'importe quel niveau du développement économique. Mais pour que la démocratie puisse durer, l'expérience historique suggère que ses chances de survie sont directement liées au PNB par
habitant.
Elles sont les plus favorables une fois que ce dernier dépasse la barre des 5 500 de dollars. Au regard de l'histoire, cela pourrait se révéler entièrement faux dans le cas de l'Allemagne et du Japon par exemple. Mais les deux pays étaient fortement dotés d'une richesse forte en capital humain et social, et étaient capables d'absorber l'aide étrangère de manière efficace et en profitant des opportunités de la croissance (tel le boom de la guerre de Corée) pour se développer si rapidement contrairement à la pauvreté relative de l'Irak dans ces dotations qui signifie que même avec une aide (et la rente pétrolière), le développement économique est voué à être plus lent.
Le développement consiste à améliorer la qualité de vie des populations, élargir leur capacité à façonner leur propre avenir. Cela exige généralement un revenu par habitant plus élevé, mais implique beaucoup plus que ça. Il implique une éducation plus équitable et plus d'opportunité d'emploi ; une grande égalité des sexes ; amélioration de la santé et de la nutrition ; un environnement naturel durable plus propre ; un système judiciaire impartial ; des libertés civiles et politiques plus larges ; une vie culturelle plus riche. Ronald Inglehart et Christian Welzel suggèrent que, à la fois, la modernisation socio-économique et le changement culturel mettant l'accent sur les valeurs d'auto-expression et la démocratisation sont les composantes d'un même processus sous-jacent : le développement humain. Le noyau de la séquence du développement humain est l'expansion du choix et l'autonomie de l'homme (changements économiques ; sécurité existentielle, changements culturels (valeurs d'auto-expression), changements politiques ; institutions démocratiques). Selon eux, la croissance économique, un niveau élevé d'éducation et d'information, et la diversification des interactions humaines augmentent les ressources matérielles, cognitives et sociales des populations, les rendant matériellement, socialement et intellectuellement plus indépendantes.
D'abord, la réduction de la pauvreté diminue les contraintes matérielles sur le choix de l'homme et nourrit un sentiment de sécurité existentielle. Ensuite, le développement socio-économique tend à accroître les niveaux d'éducation formelle des populations et leur donner un meilleur accès à l'information par les médias alimentant ainsi un sentiment d'indépendance intellectuelle.
Enfin, l'augmentation du développement socio-économique accroît la spécialisation professionnelle et la complexité sociale, en diversifiant les interactions humaines, ce qui libère les gens de rôles sociaux et de liens sociaux fixes, pour nourrir le sentiment d'une autonomie sociale.
T. H.


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