Incapable de briser le mur de l'impunité d'Israël, la communauté internationale aura-t-elle le courage et assez de poids pour faire bouger les lignes en faveur du respect des droits des Palestiniens ? Le président de la Palestine, Mahmoud Abbas, s'en est encore remis, hier, à la communauté internationale pour mettre fin à la sauvagerie de l'occupation israélienne et aux agressions quotidiennes auxquelles son peuple fait face depuis début octobre et dont le bilan a dépassé la barre des 60 morts et 2 100 blessés. Dans son discours à Genève, lors d'une réunion spéciale du Conseil des droits de l'Homme de l'Onu, demandée par la Palestine, Mahmoud Abbas a revendiqué, une nouvelle fois, "un régime de protection internationale du peuple palestinien", a rapporté l'APS. "Je m'adresse au Conseil de sécurité qui, plus que jamais, est prié de mettre en place un régime de protection internationale du peuple palestinien immédiatement et de toute urgence", a-t-il demandé, alors qu'un jeune Palestinien venait de tomber sous les balles assassines de l'armée israélienne à Al-Khalil, sous-prétexte qu'il voulait attenter à la vie d'un israélien avec un couteau. Selon lui, l'armée d'occupation a "récemment intensifié ses pratiques criminelles au point de mener des exécutions extrajudiciaires contre des civils palestiniens sans défense", ont rapporté les médias palestiniens. Ce qui explique pourquoi une semaine après avoir demandé la protection des Palestiniens dans les territoires occupées (Cisjordanie et El-Qods-Est, ndlr) et dans la bande de Ghaza, le président de la Palestine est revenu à la charge pour mettre tout un chacun devant ses responsabilités. "Il est essentiel que chacun assume ses responsabilités avant qu'il ne soit trop tard, je pense notamment aux Nations unies (...) et aux Etats membres de l'ONU", a déclaré, en effet, Mahmoud Abbas. Ce sont surtout aux Etats-Unis, qui jouent les pompiers et usent du chantage économique contre les Palestiniens, que le message du président Abbas était adressé. Usant, chaque fois, de son droit de veto au niveau du Conseil de sécurité, Washington a empêché toute action internationale pour mettre fin à l'impunité de Tel-Aviv. Alliés inconditionnels d'Israël, les Etats-Unis se sont illustrés, cette semaine, par leur pressions diplomatique sur la Palestine, l'accusant presque d'être à l'origine des dernières tensions avec Tel-Aviv, dans ce qui est devenu la "révolution des couteaux". Mais Ramallah s'est défendu en désignant pour seul responsable le gouvernement du Premier ministre, Benjamin Netanyahu, que beaucoup d'organisations non-gouvernementales internationales considèrent comme un criminel de guerre. "Il est inacceptable d'imaginer que la situation actuelle persistera, car cela annihilera tous les espoirs d'une paix fondée sur une solution de deux Etats", a dénoncé, en effet, Mahmoud Abbas, qui ne voit plus l'utilité de poursuivre les négociations dans le cadre des Accords d'Oslo de 1991. Le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, Zeid Ra'ad Al-Hussein, a estimé, de son côté, que "cette crise est extrêmement dangereuse parce que c'est une confrontation qui puise dans le mécanisme humaine le plus émotif : la peur". Appelant à briser le blocus imposé par Israël sur l'enclave palestinienne de Gaza, M. Al-Hussein a estimé qu'"il faut cesser les attaques terroristes (...), les actions des colons à El-Qods-Est doivent cesser, l'emploi excessif de la police israélienne doit cesser, les démolitions de maisons (palestiniennes, ndlr) doivent cesser". L. M.