Aux environs de 11 heures, trois individus, à visage découvert, font irruption dans la bijouterie, neutralisent le joaillier et s'emparent de 120 grammes d'or. Le samedi 8 novembre 2014, Z. Ahmed, un bijoutier de la daïra de ïn Türck est victime d'un cambriolage en plein jour. Aux environs de 11 heures, trois individus, à visage découvert, font irruption dans la bijouterie, neutralisent le joaillier et s'emparent de 120 grammes d'or, pour une valeur de 26 millions de centimes, et disparaissent à bord d'une voiture de location. Le véhicule n'échappe cependant pas à une jante lancée par le fils du bijoutier, dont le commerce se trouve en face de celui de son père, qui explose le pare-brise. La victime porte plainte auprès de la police. Très vite, le bijoutier identifie D. Lahcène, déjà connu des services de sécurité. "C'est lui qui m'a agressé avec un taser. Il était déjà passé une heure plus tôt pour soi-disant s'enquérir des prix et il est revenu avec son complice pour me voler", a raconté la victime, mercredi dernier, devant le tribunal criminel d'Oran en pointant son doigt en direction du box des accusés. À l'intérieur, D. Lahcène et B. Houari (sans antécédents judiciaires) sont poursuivis pour constitution de malfaiteurs et vol qualifié. Z. Ahmed reconnaîtra également B. Houari comme étant le complice de Lahcène, celui qui l'a bâillonné avec une bande adhésive. Quant au troisième complice, identifié par les enquêteurs comme étant B. Samir (il est en état de fuite), la victime dit ne pas l'avoir vu. À la barre, les deux prévenus nient les faits qui leur sont reprochés même si Lahcène, chauffeur clandestin de son état, reconnaît avoir touché 60 000 dinars des mains de Samir après l'épisode de la bijouterie. "Mais je ne savais pas qu'il s'agissait d'un casse. En prenant le départ de Aïn Türck pour Oran, Samir m'a demandé de m'arrêter un instant. Il est entré dans la bijouterie et est ressorti rapidement en me criant de démarrer. Je ne savais pas ce qui s'était passé. Quant aux 6 millions, il me les a donnés pour réparer le pare-brise cassé". Pour la partie civile, il ne fait aucun doute que les inculpés sont coupables, "et ce ne sont pas les témoignages qui le disent mais les faits prouvés à l'enquête. Les plaques minéralogiques avaient été enlevées, ils ont utilisé un taser et la victime les a reconnus. Pour nous, il y a association de malfaiteurs et vol", a soutenu l'avocate en précisant que l'agression a provoqué un traumatisme chez le bijoutier. Le ministère public a estimé, pour sa part, que l'accusation était fondée, requérant 10 ans de réclusion pour les deux prévenus présents. La défense basera l'essentiel de sa plaidoirie sur l'absence des témoins et les propos contradictoires de la victime lors des différentes auditions. "Le dossier est incomplet et les témoins censés nous éclairer sur toute l'affaire son absents. Comment se fait-il que la victime ait reconnu B. Houari seulement lors de la deuxième audition ?", se sont interrogés les avocats qui ont demandé l'acquittement pour leurs mandants. Au terme des délibérations, la cour condamnera D. Lahcène à 10 ans de réclusion et une amende de 500 000 DA, et B. Houari à 6 ans et 300 000 DA. Quant à B. Samir, il écopera de 20 années de réclusion criminelle par contumace. Par ailleurs, la cour accordera à la victime 200 millions de centimes, à titre de dédommagement