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Ath-Ahmed : le jour d'après
Les foules continuent d'affluer au village de Hocine Aït Ahmed
Publié dans Liberté le 03 - 01 - 2016

Le mouvement incessant de la foule ne s'est pas estompé au lendemain des obsèques de Hocine Aït Ahmed. Des funérailles grandioses, comme on en a rarement vu. Retour sur les lieux 24h après.
Mobilisés depuis l'annonce du décès de Hocine Aït Ahmed le 24 décembre dernier, les citoyens du village Aït Ahmed n'ont pas connu de répit depuis. Hier encore, ils étaient des dizaines à être mobilisés pour recevoir les centaines de personnes qui arrivaient de partout. Depuis plus d'une semaine, tous les villages de la commune, épaulés par des dizaines d'autres des communes limitrophes, à savoir Aïn El-Hammam, Ath Bouyoucef, Iferhounène, Illilten, Souama, Mekla..., toute la région était sur "le qui-vive" pour réussir les obsèques de Hocine Aït Ahmed. Des funérailles qui resteront dans l'histoire. À un kilomètre du village, une file de voitures stationnait de chaque côté de la route. Impossible de continuer jusqu'au village en voiture. Les jeunes villageois expliquent que les ruelles sont saturées et qu'aucun véhicule ne peut descendre. Sur place, ils s'affairent à organiser les incessants va-et-vient des visiteurs qui remontaient depuis le village. "Cela dure depuis les premières heures de la matinée et même durant la nuit", nous dit Kamel, rencontré à l'entrée nord du village. Il a expliqué que la plupart des gens venus, hier, "sont ceux qui n'ont pu le faire la veille". Au moment où Kamel oriente les hôtes du village vers le lieu de stationnement en contrebas du village, deux groupes de jeunes arrivent. Ils s'occupent du nettoyage des artères et ruelles. "Nous avons besoin de plus de temps pour tout ramasser", disent-ils. Ils savent qu'ils ne seront pas seuls pour cette tâche. "Nous attendons quelques jeunes des villages voisins pour nous donner un coup de main dans cette opération de nettoyage", assure un des jeunes, indiquant qu'il n'a pas fermé l'œil depuis trois jours. "Nous étions tous mobilisés pour la circonstance, y compris ceux qui vivent ailleurs. Ceux d'Alger, de Tizi Ouzou et même certains sont venus de France pour nous assister", a ajouté ce jeune qui arrive difficilement à se tenir debout du fait de la fatigue cumulée depuis plusieurs jours. "Rien ne pouvait être fait sans l'engagement de tous ces jeunes", reconnaît Salem, responsable de l'organisation pour qui la tâche accomplie "relève de l'exploit". Pour lui, il faut aussi rendre hommage à ces villageois qui se sont mobilisés depuis plusieurs jours. "Nous sommes conscients que nous n'allons pas nous reposer de sitôt, mais nous ne faisons que notre devoir à l'égard de cet homme", a enchaîné Salem, avant de nous apprendre qu'Ali Benhadj s'est encore rendu sur les lieux pour se recueillir sur la tombe d'Aït Ahmed. "Il a été reçu par sa famille comme tout autre citoyen venu présenter ses condoléances", apprenons-nous auprès d'autres jeunes qui étaient présents lors de l'arrivée du numéro 2 du FIS dissous.
Recueillement et pèlerinage
Dda Amar, enseignant à la retraite, est venu de Blida. Accompagné de sa femme, de ses deux filles et de son petit-fils, ils sont venus rendre hommage, a-t-il dit, "à un homme qui est une référence pour ma famille". Avec un sentiment où se mêlent deuil et fierté, il a expliqué que ce choix "est une manière de dire à ses enfants et petits-enfants que cet homme est un noble qui a sacrifié sa vie pour nous". Dda Amar a dit qu'il a suivi sur les médias l'enterrement de l'homme historique, de ce fait, "je suis aussi venu exprimer ma gratitude et ma reconnaissance à cette région qui s'est mobilisée pour honorer un homme d'une valeur inestimable". Nous quittions Dda Amar pour rejoindre le mausolée de Cheikh Mohand Oulhocine, lieu où a été enterré Aït Ahmed. De loin, nous apercevons une foule massée en haut du mausolée. Il s'agissait en fait, d'un groupe de visiteurs qui saluait les membres de la famille du défunt. Tous munis d'un appareil photo ou d'un portable, ces gens prenaient des photos avec les enfants Aït Ahmed. Histoire d'immortaliser l'instant. Jugurtha, Salah et Bouchra s'y prêtent avec plaisir. "Ces gens sont venus honorer la mémoire de notre père, donc, nous sommes là pour les accueillir et nous entretenir avec eux", dit Salah à un jeune qui l'a interpellé sur son sentiment devant toute cette reconnaissance et cette gratitude exprimée envers son défunt géniteur. À côté, un bus immatriculé à Béjaïa. À l'intérieur, une dizaine de jeunes attendent l'heure du départ. Salué par Jugurtha Aït Ahmed, ces jeunes ont, en fait, passé la nuit à Ath-Ahmed. "Nous sommes venus, hier (avant-hier, ndlr) pour assister à l'enterrement, mais comme nous ne pouvions pas nous recueillir sur la dépouille du défunt à cause des centaines de milliers de personnes qui souhaitaient en faire autant, nous avons décidé de passer la nuit", a dit Salima, jeune étudiante à Constantine, avant que Halim, son compagnon, n'intervienne dans la discussion. "Nous sommes ici pour rendre aussi hommage au village d'Ath-Ahmed. J'ai toujours considéré le village comme un refuge, un lieu de ressourcement, mais aussi, un lieu de gratitude, de respect, d'honneur et de fraternité", a-t-il enchaîné, précisant qu'il n'a jamais eu à vivre de tels instants "d'émotion", empreints "de fraternité et d'entraide" comme lors de ces funérailles d'Aït Ahmed. Hassan, en compagnie de sa femme, portait un bébé. "C'est ma fille, elle a un mois", a-t-il dit. Interrogé sur la raison de sa présence sur les lieux en cette journée, Hassan a expliqué que chez eux, "se rendre au mausolée de Cheikh Mohand est une tradition, mais je profite aussi pour rendre hommage à un grand monsieur enterré ici. Désormais, chaque fois que nous viendrons ici pour un pèlerinage au mausolée du Cheikh, nous rendrons hommage à un autre homme qui a marqué l'histoire de la Kabylie".
La famille surprise
Devant la tombe de Dda L'Hocine, quelques bouquets de fleurs ornent les lieux. À côté, une plaque commémorative rappelle qu'ici repose une femme, Myassa Benkadache épouse Aït Ahmed. La tombe jouxtant le mausolée de Cheikh Mohand Oulhocine, lieu dit Takhalwith N'Chikh. C'est celle de la mère du défunt chef historique. Lounis, la cinquantaine environ, est venu de Bordj Bou-Arréridj. "J'ai passé la nuit ici pour avoir le temps de me recueillir sur la tombe du défunt, mais aussi visiter le mausolée de Cheikh Mohand", a-t-il dit. Jugurtha Aït Ahmed, à qui nous avons demandé de s'exprimer sur la grandeur des funérailles de son défunt père, a expliqué qu'il ne s'attendait pas à un tel déferlement et que la famille a "été surprise". "Il y a de la ferveur, de la gentillesse et du respect exprimés à mon père. J'ai un sentiment de gratitude et de fierté", parce qu'on a vu "une foule immense, constituée de jeunes", a-t-il dit, ajoutant que cela signifie pour lui que "le message d'Aït Ahmed est passé", et que "la lutte continue". Le fils d'Aït Ahmed poursuit : "Ce qu'il a semé portera un jour ses fruits", rassure Jugurtha, qui a tenu à remercier "tous ceux qui ont permis tout cela".
M. M.


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