Un hommage a été rendu, la semaine dernière, à Paris, à Suzanne Martorell, habitante de la ville d'Aubervilliers, en Seine-Saint-Denis, en région parisienne, assassinée le 8 février 1962 par la police française, au cours d'une manifestation pacifique pour la paix en Algérie et contre les crimes de l'OAS. Le consul d'Algérie en Seine-Saint-Denis, Mahmoud Massali, s'est joint à la cérémonie au nom du gouvernement algérien et a déposé une gerbe de fleurs devant la plaque apposée sur la façade de l'immeuble où Suzanne résidait. L'hommage a été marqué par la présence de Meriem Derkaoui, d'origine algérienne, élu récemment maire d'Aubervilliers, qui était accompagnée de son prédécesseur Pascal Beaudet, des élus-représentants d'Evelyne Yonnet, sénatrice de la Seine-Saint-Denis, et de l'ancienne ministre Elisabeth Guigou, actuellement députée de la 6e circonscription du département, ainsi que des membres du Parti communiste. Âgée de 36 ans et mère de trois enfants, Suzanne Martorell, qui était, à l'époque des faits, employée du journal L'Humanité, est tombée, avec huit autres militants de la CGT ou du PCF, victime d'une répression des forces de police qui étaient aux ordres d'un certain Maurice Papon, que les Algériens connaissent pour avoir été l'instigateur des massacres du 17 Octobre 1961 à Paris. Chaque année, des militants de la gauche, mais aussi du mouvement syndical commémorent cet évènement douloureux qui a marqué une marche pourtant pacifique, organisée pour dénoncer les massacres de l'Organisation de l'armée secrète (OAS), en Algérie et en France. En 2007, à l'initiative de la mairie de Paris, l'intersection de la rue de Charonne et du boulevard Voltaire a été rebaptisée "place du 8-Février-1962", alors que la mairie de Montreuil a baptisé une allée au nom de Suzanne Martorell. H. Saïdani