Le niveau de vigilance a été revu à la hausse aux frontières du Grand-Sud où la Gendarmerie nationale a installé plus de 100 nouveaux postes de surveillance sur le tracé frontalier algéro-libyen, allant d'Ouargla à Illizi jusqu'à Tamanrasset. La menace terroriste se fait de plus en plus sentir aux frontières du Grand-Sud algérien où la présence de groupes armés est signalée au quotidien, où de grosses saisies d'armes de guerre sont opérées et où il est noté l'émergence de nouvelles cellules dormantes de Daech. Le déplacement, dimanche et lundi dernier dans la région d'Illizi, du commandant de la Gendarmerie nationale, le général-major Menad Nouba, procède de l'urgence de déployer davantage de moyens humains et matériels pour anticiper la parade contre l'avancée des groupes armés vers les sites névralgiques de Tiguentourine, In-Amenas et Djanet. Ainsi, la bande frontalière algéro-libyenne, allant d'Ouargla à Illizi jusqu'à Tamanrasset, a été renforcée par plus de 100 nouveaux postes de surveillance. Ces postes, chargés de la sécurité des frontières, sont appuyés par des patrouilles de chasse, pédestres ou aériennes, des patrouilles de reconnaissance, des tireurs d'élite et des unités spéciales d'intervention chargées de la lutte antiterroriste. Aussi, indique notre source, les gendarmes déployés dans la zone frontalière et les zones limitrophes vont, désormais, opérer en mode de combat, et ce, en coordination avec les unités de l'Armée nationale populaire (ANP) et les autres services de sécurité, notamment le renseignement aux postes avancés. Bien plus, les groupements des gardes-frontières (GGF) ont été également renforcés en moyens aériens par les unités de l'ANP pour "la sauvegarde des infrastructures économiques, des zones industrielles, des sites des compagnies pétrolières et semi-pétrolières dans les régions d'In-Amenas et Tiguentourine, ainsi que la sécurité des agglomérations urbaines et le contrôle du réseau routier", révèle notre source. En ce sens, le général-major Menad Nouba a évoqué les méthodes de lutte contre la criminalité, par ailleurs adaptées à la réalité du terrain, "en exhortant ses états-majors à assurer une disponibilité permanente des moyens humains et matériels, pour anticiper toute action malveillante et faire face à tout risque criminel éventuel", nous dit-on. Aux postes avancés des gardes-frontières de Zarzaïtine, de Djanet et d'Oued Irikine, le général-major Menad Nouba, indique encore notre source, a constaté de visu "cette urgence à renforcer les GGF en moyens opérationnels et à mobiliser ces élites, de jour comme de nuit, pour faire face aux menaces terroristes grandissantes dans la région". En profondeur, comme sur les sites gaziers et pétroliers et dans les zones enclavées, la Gendarmerie nationale a également renforcé ses unités en matière de Police judiciaire pour les besoins des investigations, du renseignement, de la surveillance du réseau routier, des bases de vie et des aéroports. FARID BELGACEM
