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"La meilleure biographie du Fils du pauvre"
"Mouloud Feraoun, un écrivain engagé" de José Lenzini
Publié dans Liberté le 05 - 04 - 2016

L'œuvre, publiée aux Editions Casbah en 2016, consacre près de 400 pages à la vie du célèbre écrivain, son enfance à Tizi Hibel, son itinéraire scolaire et professionnel, sa vie familiale, sa dénonciation du système colonial et son parcours d'écrivain jusqu'à sa mort en martyr le 15 mars 1962, assassiné par l'OAS à Alger avec cinq de ses collègues des centres sociaux. Feraoun entre à l'Ecole normale d'Alger en 1932. En plus de l'apprentissage du métier d'instituteur, il profitera de la bibliothèque de l'Ecole pour lire les grands classiques comme Zola, Balzac, Flaubert, Tchékhov, Gorki, Steinbeck... Mouloud Feraoun travaille beaucoup avec Emmanuel Roblès, fils d'un pauvre ouvrier oranais qui deviendra plus tard écrivain comme lui. Diplômé de l'Ecole normale, Feraoun débute sa carrière d'instituteur à Taourirt Aden, petit village de Kabylie. Mais tout en s'appliquant à former ses élèves, son esprit est taraudé par la situation de ses compatriotes qui subissent privations, humiliations et discriminations. D'ailleurs, dès les années vingt, "la pauvreté et l'émigration des populations déstructurées, les disettes et les terres confisquées, l'école à deux vitesses et les déceptions croissantes provoquent les premiers soubresauts nationalistes". Quoique très timides, les "réformettes" osées par le Front Populaire susciteront l'ire des représentants de la colonisation qui ne tolèrent de place aux "indigènes" que dans un deuxième collège. C'est ce même Front populaire qui va dissoudre l'Etoile Nord-Africaine en janvier 1937, désireux d'anéantir l'espoir des Algériens pour leur émancipation. Feraoun condamne l'attitude des intellectuels qui produisent des écrits pauvres en analyses politiques sur les causes historiques et profondes de la condition des Algériens. Sa principale déception viendra de Camus, dont il trouve l'engagement en deçà de ce que l'on attendait de lui. Alors Feraoun, encouragé par Roblès, décidera de se mettre à écrire pour témoigner lui-même de la situation de son pays et de ses compatriotes. Quand Le fils du pauvre parut en 1939, il fut bien accueilli par la critique. Feraoun décrit enfin tel qu'il est l'univers des Algériens dont la condition est misérable. La terre et le sang, publié en 1951, et Jours de Kabylie, en 1954, reprendront le même fil conducteur où transparaît la dénonciation des injustices de la colonisation. Les chemins qui montent, publié en 1957, complétera la trilogie. Puisant dans la culture ancestrale tout ce qui révèle l'âme de l'Algérie profonde, Feraoun publie Les poèmes de Si Mohand Ou M'hand en 1960. Entre-temps, depuis 1955, il consignait dans son Journal l'essentiel des événements, sans omettre de mentionner ses sentiments et ses positions, en témoin de la guerre de Libération nationale qui faisait rage à Alger et à travers tout le pays. Pour lui, "les utopistes et les indécis sont rares", chacun devant choisir son camp. L'engagement de Feraoun – qui deviendra inspecteur des centres sociaux – pour la cause de son peuple va lui valoir des menaces. "L'idée que j'aurais pu y rester ou que je pourrais y rester le prochain coup ne m'effraie pas", écrivait-il à Roblès en décembre 1960. Moins d'un an et demi plus tard, la prémonition devint une terrible réalité avec l'assassinat de Feraoun et de ses collègues le 15 mars 1962 par un commando de l'OAS. Il a choisi deux façons de figurer parmi les immortels : lutter pour la liberté de son peuple jusqu'au sacrifice suprême et laisser une œuvre littéraire riche, dont certains ouvrages seront publiés à titre posthume, comme Lettres à ses amis en 1969, l'Anniversaire en 1972 et La cité des roses en 2007.
ALI BEDRICI
Mouloud Feraoun, un écrivain engagé, de José Lenzini
Editions Casbah, 2016, 388 pages.


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