C'est un véritable dispositif de répression, composé d'une armada de policiers, que le pouvoir a mobilisé, hier matin, vers 3h, pour mater les enseignants contractuels protestataires qui observaient un sit-in dans la localité de Boudouaou, à l'est d'Alger. Selon Bachir Saïdi, porte-parole des enseignants contractuels et membre de la délégation ayant déjà rencontré Mme la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghabrit, au tout début de la protestation, les agents de l'ordre dépêchés sur les lieux ont été d'une "violence inimaginable". "C'est vraiment honteux ! Pour nous évacuer de notre lieu de protestation, ils ont recouru à la force publique. Nous avons été malmenés, brutalisés, voire agressés, par des policiers qui sont venus, très tôt, nous embarquer de force dans des bus appartenant à l'Etusa (ex-RSTA)", relate notre interlocuteur, encore sous le choc, après son arrivée hier, à Béjaïa. Selon lui, certains enseignants qui ont tenté de résister à l'assaut des policiers, ont été molestés. "L'attitude des éléments de la Sûreté nationale était tellement répressive et violente que pas moins de cinq enseignants ont été blessés à l'issue de cette opération coup-de-poing", a-t-il déploré. À noter que parmi les cinq victimes enregistrées, trois enseignants, légèrement blessés, ont été admis aux urgences de l'établissement hospitalier de Boudouaou, alors que les deux autres ont été évacués à l'hôpital de Birtouta pour des blessures plus ou moins graves, précisera M. Saïdi. Transportés dans des bus vers la capitale des Hammadites, d'où ils avaient entamé leur marche pour "la dignité", le 27 mars dernier, les enseignants contractuels contestataires ne semblent pas prêts à renoncer à leur mouvement de protestation. En effet, dès leur arrivée hier à Béjaïa, ils se sont rassemblés devant le siège de la Direction de l'éducation afin de se concerter et décider des actions à mener prochainement en vue de maintenir la pression sur les pouvoirs publics. Leur seul mot d'ordre : l'intégration sans condition ! KAMAL OUHNIA