Devant l'accroissement des actes terroristes ces derniers jours dans la région du Sahel, notamment au Mali, les ministres des Affaires étrangères allemand et français ont entamé un séjour de quelques jours pour rassurer quant au soutien de l'Europe dans la lutte antiterroriste. Face au retard constaté dans la mise en œuvre des accords d'Alger, et anticipant sur une éventuelle recrudescence des actes terroristes dans la région du Sahel, particulièrement au Mali, où des attaques ont été enregistrées depuis quelques jours, les chefs des diplomaties française et allemande, Jean-Marc Ayrault et Frank-Walter Steinmeier, sont arrivés dimanche soir au Mali dans le cadre d'une tournée conjointe afin de réaffirmer le soutien de l'Europe contre les groupes terroristes. C'est ce qu'a déclaré le nouveau ministre français des Affaires étrangères dans la capitale malienne. "Nous sommes venus ensemble, symboliquement, pour montrer la détermination de la France et de l'Allemagne à soutenir ce processus de pacification et de développement qui est en cours", a-t-il affirmé à la presse à l'aéroport de Bamako. Il a souligné que "c'est aussi un message de l'Europe. Depuis le début, la France a travaillé à convaincre le maximum de pays à aider le Mali. Aujourd'hui, ce sont 15 pays européens qui sont engagés, mille personnes, militaires et civils, qui sont présentes", en plus de la force française Barkhane. Ainsi, les Européens ne veulent pas attendre que la situation s'aggrave sur le plan sécuritaire dans la région pour agir. Ils font acte de présence pour montrer leur détermination à combattre le terrorisme, y compris loin de leurs territoires respectifs. Ceci étant, le vol à bord d'un Airbus 340 de l'armée de l'air allemande, parti de Berlin, où Jean-Marc Ayrault avait rejoint son homologue, est arrivé avec plus de trois heures de retard, car un pneu a éclaté au décollage, forçant les ministres et leurs délégations à patienter à bord, sur la piste, pendant la réparation. Du coup, l'entrevue avec le président malien Ibrahim Boubacar Keita, initialement prévue au cours d'un dîner dimanche soir, a été reportée à hier matin. Au programme des deux ministres figurent des entretiens avec des officiels maliens ainsi que le chef de la mission des Nations unies pour la stabilisation du Mali. Une visite des salles où sont conservés, à Bamako, les fameux manuscrits de Tombouctou, évacués clandestinement de la grande ville du Nord vers la capitale lors de son occupation par des terroristes à l'été 2012, était également au programme. Par la suite, ils devaient s'envoler à destination de Gao, dans le nord du Mali, pour une rencontre avec les chefs et des soldats de l'opération Barkhane, de l'armée française, avant de partir, à destination de Niamey, pour des rencontres prévues aujourd'hui avec le président nigérien Mahamadou Issoufou et des membres de son gouvernement.
