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100e partie
Entre le marteau et l'enclume
Publié dans Liberté le 16 - 07 - 2016

Résumé : Taos propose à Meriem de l'accompagner dans sa maison juchée en haut de la montagne. Cette dernière accepte non sans réticence. Mais Taos la rassure. Les garçons sont au courant de son état. La jeune fille est offusquée. Pourtant, loin de la blâmer, Hakim nourrit de profonds sentiments envers elle.
Meriem renifle et se lève pour se mettre devant une glace. Son nez rouge et ses yeux enflés ne l'embellissaient pas. Quant à sa taille, qui commençait à la faire ressembler à une barrique, mieux valait ne pas trop y prêter attention. Taos se met derrière elle :
-Oui, tu n'es pas trop belle à voir aujourd'hui et ta grossesse n'y est pour rien. C'est ton esprit qui refuse de collaborer. Tu refuses ton état, et cela se répercute sur ton physique. Si tu voulais faire un effort pour accepter cette amère réalité, tout irait mieux jusqu'à ta délivrance.
Meriem se retourne vers elle :
-Je vais essayer. Je ne te promets rien, mais je vais essayer. J'ai faim. Veux-tu me donner quelque chose à me mettre sous la dent ?
Taos sourit :
-À la bonne heure. Tu vois comme cela va déjà beaucoup mieux ?
Les mois passent. Meriem fut prise de douleurs, un soir d'hiver, alors que la neige qui tombait dru en cette saison couvrait tout le village. Dans l'impossibilité de faire appel à l'accoucheuse du village, Taos assistera seule la jeune fille dans sa délivrance. Ce n'est que vers les premières heures du matin que cette dernière, épuisée et au bord de l'évanouissement, mettra au monde un petit garçon que Taos emmitouflera immédiatement dans un drap puis dans une couverture, avant de quitter hâtivement la maison. Elle reviendra une heure plus tard pour s'occuper de Meriem qui, trop lasse pour poser des questions, boit son lait chaud et s'endormit aussitôt. Il faisait presque nuit lorsqu'elle se réveillera. Une odeur de pain et de sauce lui rappelleront qu'elle n'avait rien avalé de la journée. Son estomac criait famine, mais elle se sentit trop faible pour se lever. Taos accourt et cale deux oreillers dans son dos, avant de lui servir un bouillon fumant :
-Mange Meriem ! Mange, ma fille. Il faut que tu reprennes des forces après cet accouchement aussi long que douloureux.
Meriem avale le tout jusqu'à la dernière bouchée et prend un grand verre d'eau. Elle se rappelle soudain son bébé, ses seins étaient gorgés de lait et lui faisaient atrocement mal. Il va falloir qu'elle l'allaite, sinon il mourra d'inanition.
Mais où est-il donc ? Pourquoi n'entendait-elle pas ses cris ?
Taos s'empresse de lui répondre :
-Je suis désolée de te l'apprendre, mais le bébé est un mort-né. Il ne respirait plus lorsque je l'ai pris dans mes bras. Tu étais trop faible pour le remarquer.
Meriem sentit son cœur se serrer :
-Je... Il me semble que j'ai entendu ses cris.
-Non. Tu te trompes, ma fille. Le petit a dû rendre l'âme au moment de ta délivrance. Tu es encore trop jeune, et l'accouchement avait pris beaucoup de temps.
La jeune fille secoue brutalement
sa tête :
-Non, non ! Je ne veux pas le croire. Non ! Ce n'est pas possible. Mon bébé n'est pas mort.
Taos met une main sur son bras :
-Ne te mets pas dans cet état Meriem. Voyons, ne vois-tu pas que le destin a tranché pour toi ? Pourquoi t'encombrer d'un bébé dont tu ne connais même pas le père ? Maintenant tu es libre de reprendre ta vie en main. Une fois remise, tu vas rentrer en France et penser à ton avenir. C'est ton père qui sera heureux de te revoir.
Le visage ruisselant de larmes, Meriem secoue encore la tête.
-Je ne te crois pas Taos. Non ! Je ne te crois pas. Mon bébé n'est pas mort. Je ne te crois pas !
Taos prend une lente inspiration et rétorque :
-Ne me crois pas si tu veux, mais sache que je ne te dis que la vérité.
Meriem se prend la tête dans les mains et se met à sangloter à fendre l'âme :
-Mon bébé n'est pas mort, non ! Il n'est pas mort ! Je le sentais bouger dans mes entrailles. Jusqu'à hier soir, il me donnait des coups de pied. Ne tente pas de me mentir Taos.
-Allons ma petite, allons ! Ne sois pas aussi triste. Je comprends ta peine, mais je préfère que tu acceptes ce signe du destin qui est plutôt en ta faveur. Dans quelques jours, cela ira beaucoup mieux pour toi.
-Non !, s'écrie Meriem. Non ! Je veux mon bébé ! Mon bébé !
Taos s'éloigne d'elle. Elle savait que la fatigue allait avoir le dessus sur la jeune accouchée, et attendit patiemment que la crise passe. Enfin, Meriem s'arrête de sangloter et se laisse tomber sur ses oreillers. Elle n'avait plus ni la force de pleurer, ni celle de crier. Taos la borde un moment, puis remonte la couverture sur elle et la laisse sombrer dans un sommeil réparateur.
Deux semaines passent. Meriem était redescendue à la ferme. Elle n'avait pas revu Aïssa depuis plus de deux mois, et il lui manquait plus que jamais. Heureux de la revoir de son côté, le jeune garçon quitte les bras de sa mère pour se jeter dans les siens. Elle le serre contre elle très fortement. Maintenant qu'elle acceptait la mort de son bébé, elle devrait penser à quitter la ferme et le village pour rentrer à Paris.
Va-t-elle pouvoir surmonter toutes les épreuves qu'elle avait subies ces derniers temps ?
(À suivre)
Y. H.


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