La ministre déléguée auprès du ministre de l'Aménagement du territoire, du Tourisme et de l'Artisanat, chargée de l'Artisanat, Aïcha Tagabou, s'est rendue, hier après-midi, à Tizi Ouzou, où elle procédé au coup d'envoi de la 7e édition du Festival culturel du tapis d'Aït Hichem qui a donc ouvert ses portes depuis hier, et ce, jusqu'au 27 octobre prochain, à la maison de la culture Mouloud-Mammeri. Lors de son allocution d'ouverture, Aïcha Tagabou a appelé "les jeunes à s'intéresser davantage aux métiers traditionnels qui peuvent constituer une alternative économique génératrice d'emplois", et de souligner, au passage, "l'importance accordée par la population de la région à l'artisanat ancestral comme en témoignent les nombreux festivals organisés chaque année à travers plusieurs localités de la wilaya de Tizi Ouzou". La ministre rappellera aussi toutes les mesures prises par son département dans l'accompagnement de ces métiers qui font face au phénomène de la contrefaçon tout en affichant beaucoup plus d'intérêt à la formation dans le domaine du tissage ainsi que le soutien apporté aux microentreprises qui ont investi dans le domaine de l'artisanat. Aïcha Tagabou annoncera, par ailleurs, la création de quatre centres chargés de l'estampillage des tapis en collaboration avec l'Institut algérien de normalisation (Ianor). De son côté, Ould-Belaïd Amokrane, commissaire du Festival du tapis d'Aït Hichem, a souligné, à l'occasion, les efforts considérables fournis par toutes ces femmes tisseuses de la région de Kabylie qui ont un grand mérite en matière de sauvegarde et de promotion de ce métier séculaire. Pour l'orateur, "l'artisanat et le tourisme constituent un moteur important pour le développement de notre wilaya. À cette occasion, nous aurons aussi à apprécier le travail des artisans des wilayas de Tlemcen et d'Oum El-Bouaghi. Les tapis de Bouzeguène, de Beni Zmenzer et des Ouadhias seront aussi exposés, en plus de ceux d'Aït Hichem. Notre objectif est également de créer un outil de production et de commercialisation du tapis pour aider les artisans et les artisanes à écouler leurs produits". De son côté, la directrice de la culture de la wilaya de Tizi Ouzou, Nabila Goumeziane, a longuement salué le dévouement de toutes ces femmes tisseuses qui préservent jalousement ce métier. "Le tapis d'Aït Hichem revêt une valeur patrimoniale exceptionnelle. Il tient ses racines depuis des siècles et ce produit du terroir s'est transmis à travers plusieurs générations grâce aux femmes d'Aït Hichem qui perpétuent un savoir-faire exclusivement féminin et typique à la région. Cette manifestation socioculturelle est aussi un véritable carrefour pour toutes les artisanes qui tiennent à ce métier ancestral", a-t-elle dit. Enfin, le P/APW de Tizi Ouzou, Mohamed Klalèche, s'est interrogé sur "un ensemble de points portant sur la labellisation du tapis d'Aït Hichem, l'organisation de l'activité, la professionnalisation et la spécialisation des artisans, la concurrence déloyale des importateurs, ainsi que la protection sociale des artisans auxquels il faut accorder un intérêt particulier". K. Tighilt