Malek Chebel, anthropologue et spécialiste de l'islam, est décédé, hier, à Paris, à l'âge de 63 ans. L'enfant de Skikda est né en 1953 dans le village de Béni Béchir, à 5 km à l'est de la wilaya. Il a fait ses études dans sa ville natale jusqu'au baccalauréat en 1973, filière lettres, au lycée Larbi-Tebessi. Il obtient un doctorat en lettres et en philosophie à l'Université de Constantine où il enseigne avant de partir en France pour rejoindre l'université Paris 7 où il décrochera un doctorat en anthropologie, en ethnologie et en sciences des religions en 1982. Deux ans plus tard, il obtiendra un doctorat en sciences politiques. Sans prétendre être un érudit, ce fils du peuple assurait alors des conférences dans les universités françaises, mais aussi à travers le monde, notamment les universités américaines, pour prôner un islam pragmatique qui épouse les préceptes de la modernité. L'homme engagé prêchait un islam qui n'a rien à voir avec les "érudits" du Moyen-Orient et était une référence en la matière, animant les plateaux de télévision surtout durant et après la décennie noire. Essayiste et auteur, il a publié plusieurs ouvrages spécialisés sur le monde arabe et l'islam et des réflexions sur l'islam libéral incluant des aspects positifs de la modernité. Le défunt a fait partie du Groupe des Sages de l'équipe de Romano Prodi, président de la Commission européenne, qui s'était penché sur les implications culturelles induites par l'Europe pour l'élaboration de la charte euro-méditerranéenne. L'arrivée de la dépouille du défunt dans sa ville natale est prévue aujourd'hui dimanche. Il sera enterré le même jour au cimetière d'El-Kobia. Le défunt laisse une femme et deux enfants. A. BOUKARINE
