Accusé d'avoir enlevé et séquestré le chanteur Matoub Lounès pendant plus de 17 jours, l'émir Abou Lhimam Abdelfettah dit "Rouget", de son vrai nom Zdek Hocine, a été condamné hier par le tribunal criminel près la cour de Boumerdès à perpétuité pour "appartenance à une organisation armée, assassinat, enlèvement, séquestration et faux et usage de faux, pose d'explosifs". Le même tribunal avait, pour rappel, condamné, en 2008, le prévenu à 20 ans de prison avant que le procureur ne fasse appel. Renvoyée à plusieurs reprises, l'affaire a été jugée, hier, en présence de l'accusé qui a, encore une fois, nié les faits qui lui sont reprochés après les avoir reconnus lors de l'instruction, selon l'arrêt de renvoi. Le "kidnappeur", qui a organisé, en septembre 1994, le rapt du chanteur Matoub, alors qu'il se trouvait à la tête de Seriat el-Houda qui regroupait plus de 50 éléments armés, est accusé également de l'assassinat de trente personnes dont quatre citoyens de Beni Amrane ; comme il est accusé d'avoir volé et incendié plusieurs établissements publics de la région dont le complexe touristique de Beni Amrane et les bus du complexe électroménager de l'Enie. Âgé aujourd'hui de 46 ans, Abou Lhimam Abdelfettah, originaire de Beni Amrane, a été arrêté en 2006 à Azazga par les forces de sécurité qui ont trouvé en sa possession une carte professionnelle de policier avec un faux nom, un pistolet automatique et plus de 40 balles. Cet émir, ancien du GIA avant de devenir le bras droit de Mekhloufi puis de Hassen Hattab, s'est distingué par plusieurs autres opérations meurtrières menées contre les forces de sécurité et des civils, notamment des commerçants et des entrepreneurs de Kabylie. M. T.
