Les appareils de chauffage à gaz ont encore fait des victimes cette année. Tout comme les années précédentes, d'ailleurs. Les victimes étaient asphyxiées au monoxyde de carbone émis par des appareils de chauffage. Des familles complètes ont été anéanties par ce gaz mortel. D'autres ont été intoxiquées par ces mêmes émanations. Dans son bilan, la Protection civile a fait état de mauvaises conditions d'aération et du non-respect des normes de sécurité lors de l'installation des chauffages, ce qui relève de la responsabilité du citoyen. Les mêmes bilans font état, aussi, d'appareils de chauffage défectueux. Selon des statistiques, 40 000 appareils, non conformes, sont commercialisés chaque année en Algérie. Ces appareils non contrôlés font de plus en plus de victimes. Proposés à des prix plus ou moins abordables, les citoyens les acquièrent sans se soucier de la qualité du produit. Une chose qui devrait être faite en amont de la vente. Mais force est de constater que ces mêmes appareils sont l'une des causes principales de cette hécatombe, le citoyen est dans son plein droit d'interpeller le gouvernement sur cette situation, mais aussi d'exiger une réaction officielle sur cet état de fait qui n'a, pour le moment, pas fait réagir les autorités. Le silence du gouvernement face à ce drame est, pour le moins, incompréhensible. Sinon, comment expliquer ce mutisme observé devant la mort de dizaines de citoyens ? Les multiples campagnes de sensibilisation lancées via la Protection civile, Sonelgaz, les médias publics lourds... ne suffisent pas. C'est un procédé qui n'a pas donné le résultat escompté. La sensibilisation à elle seule ne peut répondre aux exigences d'une telle situation. On ne peut, à vrai dire, sensibiliser le consommateur sur le mode d'emploi d'un produit contrefait, trafiqué et non conforme pendant que ce même produit est en vente libre. La réponse à la persistance des accidents mortels liés au gaz carbonique doit émaner des hautes autorités du pays. Il ne s'agit pas de cas isolés, étant donné que tous les témoignages et tous les bilans relèvent la défection des chauffages à gaz importés à tour de bras par des affairistes que personne ne peut, apparemment, contrôler. Le contrôle de produits importés relève, exclusivement, de la responsabilité de l'Etat. C'est aux services de contrôle des Douanes, à ceux du ministère du Commerce, à travers son laboratoire d'essais..., de vérifier la conformité aux normes de tout produit importé, avant sa commercialisation. Il est du devoir des pouvoirs publics d'instruire des institutions comme Sonelgaz pour la certification des appareils à gaz. L'Etat est interpellé pour mettre fin à l'anarchie qui règne dans le secteur de l'importation, surtout lorsque les produits commercialisés ne répondent pas aux normes de sécurité exigées. Ce silence et cette absence de réactivité des autorités sur un réel drame qui endeuille de nombreuses familles peut être assimilé à une non-assistance à personnes en danger. Ce qui, venant d'un gouvernement, est une défaillance inacceptable. Mohamed Mouloudj