Résumé : Avant de raconter sa version, le berger signale la présence d'un corps dans le ruisseau. L'enquête prend alors une autre tournure. Le commissaire Fayçal instruit ses agents et demande une ambulance. Hamid fera officiellement ses deux dépositions et les signe avant de quitter les lieux. On lui avait dit qu'on aurait besoin de son témoignage plus tard pour les besoins de l'enquête. Le soleil venait de se coucher, lorsque Khaled tire le frein à main devant l'immeuble où résidait la famille de Choukri. Ce dernier dormait sur le siège arrière, et il jugea opportun d'appeler tout d'abord son père avant de le réveiller. Racim est tellement ému à la vue de son fils, qu'il ne put faire le moindre geste ou prononcer le moindre mot. Il avait juste annoncé à sa mère qu'il allait récupérer Choukri et sans lui laisser le temps de poser des questions, il avait dévalé les escaliers pour rejoindre le commissaire au bas de l'immeuble. Narimène, qui n'avait cessé de vomir durant une bonne partie de la nuit précédente, se reposait dans sa chambre. Noria, sa mère, venait de sortir de l'hôpital, et Racim lui avait promis de l'accompagner pour lui rendre visite dans la soirée. Une manière comme une autre d'éviter de la surmener davantage. Il ne lui avait soufflé mot sur le dénouement de l'affaire, alors que lui-même ne tenait plus en place depuis le coup de fil de Khaled le matin même. Vers la mi-journée, ce dernier l'avait rappelé pour lui dire qu'il venait de prendre le chemin du retour, et que le petit était avec lui et en bonne santé. Et maintenant il est là devant ses yeux ! Racim ouvre la portière de la voiture toute grande et prend son fils dans ses bras avant d'éclater en sanglots. Choukri se réveille. Etonné qu'on le tire aussi brutalement de son sommeil, il regarde autour de lui et remarque son père. -Papa, papa, tu es là ! -Oui, mon fils. Oui, Choukri. Oui, mon ange. Je suis là. Racim donne libre cours à ses émotions et se met à pleurer à chaudes larmes. Il essuie enfin ses yeux et son visage et se tourne vers le commissaire qui se tenait sagement sur le trottoir. -Je ne sais comment vous remercier, commissaire Khaled. Vous avez fait du beau travail. -Pas moi. C'est plutôt votre détective qui m'a mis sur la bonne piste. -Le détective ? -Oui. Nous étions en contact permanent pour les besoins de l'enquête. Racim secoue la tête. -En tous les cas, le résultat est là. Je retrouve mon fils sain et sauf. Que ce soit vous ou quelqu'un d'autre, je vous saurais gré pour tout ce que vous avez fait jusqu'à la fin de mes jours. Khaled lui donne une tape sur l'épaule. -Allez, rejoignez votre famille. Narimène va être agréablement surprise ce soir. -Narimène uniquement ? La voix d'une femme leur fait tourner la tête. Keltoum se tenait au seuil de l'immeuble, un tablier autour de ses hanches et une serviette dans la main. -Tu étais tellement pressé de rejoindre ton fils, que tu as laissé la porte de l'appartement grande ouverte, Racim. -Maman ! Nous avons enfin retrouvé Choukri ! Emue, Keltoum s'approche de son petit-fils qui était encore dans les bras de son père. -Choukri, petit diable, tu nous a fait passer des nuits blanches et j'ai bien cru que ta mère allait sombrer dans la folie. Allez, viens dire bonjour à mamie. L'enfant quitte les bras de son père pour se jeter dans ceux de sa grand-mère qui laisse de son côté couler toutes les larmes retenues depuis des semaines. Enfin, l'enfant prodigue était de retour parmi eux ! Quelques mois passent. Narimène donnera le jour à un beau petit garçon qu'on prénommera Fawzi. Depuis le retour de Choukri, elle avait retrouvé la joie de vivre, et ses malaises s'étaient dissipés comme par enchantement. Elle avait pu enfin mener sa grossesse à terme, et la voici comblée par la venue au monde de son second fils. On donnera une grande cérémonie pour fêter les deux événements. Racim et sa famille renouèrent avec les jours heureux et purent enfin aspirer à une vie paisible près de ces deux anges que Dieu leur a offerts. Le souvenir de ce kidnapping remontait pourtant de temps en temps pour leur rappeler ce mauvais passage dans leur vie. Cependant, on se contentait souvent de faire quelques commentaires sans trop s'y attarder. La police avait pu enfin reconstituer tous les faits dans l'affaire de Kader et Khadidja. Comme les deux sexagénaires n'étaient plus de ce monde, on classa le dossier et on tira un trait définitif sur le kidnapping du petit Choukri. En somme, tout est bien qui finit bien. Ce récit est un hommage à tous les enfants kidnappés et à leurs familles ! FIN Y. H.