Il semble que le bras de fer entre la direction de l'EPH Ibn-Sina et les médecins spécialistes, à travers leur syndicat Snpssp (Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique), nécessite une intervention rapide de la tutelle, notamment après les évènements de la semaine dernière. En effet, un sit-in de protestation des médecins spécialistes devant le siège de la DSP a été organisé le 29 janvier, décidé suite, selon le préavis de grève daté du 24 janvier, à la situation déplorable au sein de l'établissement hospitalier, l'abus administratif, des problèmes techniques dans tous les services et au niveau de toutes les spécialités, dont le dernier est la fermeture de la garde chirurgicale, ce qui a entraîné un cumul de pression et de problèmes, ainsi que la fermeture de la porte du dialogue par le DSP et son refus de recevoir les médecins. La protestation s'est poursuivie à l'intérieur de l'hôpital pendant 3 jours (dimanche, lundi et mardi). Un médecin spécialiste, membre du syndicat, nous a révélé que "sur une quarantaine de spécialistes, 10 sont partis en l'espace de 3 mois, entre démission et mutation". Il s'agit, par ailleurs, de la suspension de ses fonctions d'un chirurgien par la direction de l'EPH, le 29 janvier pour faute professionnelle au 4e degré. Il aurait, selon le communiqué, pris la décision de transférer une patiente du service chirurgie vers l'EPH Mohamed-Boudiaf, en contradiction avec la réglementation et les principes de la déontologie, lit-on sur le document portant décision de suspension. Selon la version du chirurgien, le 22 janvier, la patiente B. S., âgée de 22 ans, a été admise à l'EPH Ibn- Sina, à 17h, avant d'être conduite par ses soins à l'EPH Mohamed-Boudiaf pour une intervention chirurgicale, chose qu'on lui refusera. Le 23 janvier, à 1h du matin, elle a été ramenée à l'EPH Ibn-Sina. Le même jour, au matin (9h), elle sera opérée mais serait restée, toujours selon ses dires, sans prise en charge, la garde chirurgicale étant fermée par décision administrative. La patiente décèdera le 26 janvier. Sa famille a porté plaine pour négligence. Mercredi dernier, nous avons rencontré le directeur de l'EPH, Ibn-Sina, Rabah Lazghad, lequel nous a expliqué que "le médecin n'a pas respecté la règlementation en matière de transfert des malades, il a pris la patiente d'une manière anarchique, sans papiers d'évacuation ni ordre de mission, fax à l'établissement d'accueil, accord de ce dernier (le dossier d'évacuation) ; il a aussi créé l'anarchie à l'EPH Mohamed-Boudiaf, il a exigé une réquisition de l'établissement. Il cherchait à piéger l'administration pour l'annulation de la décision concernant la garde chirurgicale, une garde "rassemblée" à l'EPH Mohamed-Boudiaf depuis le 1er décembre 2017". Et d'ajouter : "Les médecins contestataires ont fermé l'administration et m'ont même menacé". Nous avons essayé de contacter le DSP, mais on nous a répondu qu'il était en réunion ; à sa sortie, il nous signifia qu'il devait se rendre à la wilaya pour une réunion. Jeudi matin, le président du syndicat, le Dr Djenoun, joint par téléphone, nous a fait savoir que "le DSP nous a promis de trouver une solution à la situation dans les 72 heures, mais rien n'a été fait. Aussi, nous avons décidé de revenir à la charge dimanche". B. NACER