Après avoir reçu un coup de poing à l'œil, S. A. s'empare d'un tournevis et le plante dans la poitrine du gardien de parking, l'atteignant au cœur, avant de prendre la fuite. Alors que le l'avocat général, représentant du ministère public, avait requis la peine capitale à son encontre, S. Ahmed, un mécanicien de 25 ans, a été condamné, jeudi, à 20 ans de réclusion criminelle par le tribunal criminel de Tiaret pour homicide volontaire avec préméditation. Une peine assortie d'une indemnisation, en guise de réparation de dommages moraux, de 150 millions de centimes à chacun des parents de la victime. Les faits remontent au 20 juillet 2016. Suite à un malentendu pour stationnement, une altercation s'est produite entre le prévenu et la victime, S. Rachid, un gardien de parking de 23 ans, devant le siège de l'APC de Tissemsilt. Après avoir reçu un coup de poing à l'œil de la part de la victime, S. A. s'est dirigé vers son véhicule pour s'emparer d'un tournevis et se faire justice en le lui plantant dans la poitrine, atteignant le cœur, avant de prendre la fuite. Alors que S. Rachid a rendu l'âme quelques instants après son admission à l'hôpital, l'assassin sera arrêté au quartier El-Merdja, à Tissemsilt, où il réside, par les policiers qui l'avaient identifié grâce aux renseignements fournis par un témoin oculaire. À la barre, l'accusé n'a pas nié ce qui s'est passé tout en plaidant l'accident. Dans son réquisitoire, l'avocat général n'a trouvé aucune circonstance atténuante à l'accusé. "Je requiers le prix de la vie ôtée, le prix de l'innocence volée et violée", a fait valoir le magistrat, estimant que la société doit se protéger contre de tels actes. Confirmant l'assassinat de Rachid avec préméditation, il soulignera que le meurtre est reconnu, établi et que la volonté d'homicide était évidente. Il requiert la peine capitale à l'encontre de S. Ahmed. Pour sa part, Me Attellah Fatima Zohra, avocate de la défense, a demandé la requalification du délit en estimant que cet acte doit être vu comme coups et blessures volontaires. Dans sa plaidoirie, elle a insisté sur l'application de l'article 277 du code pénal qui stipule que le meurtre, les blessures et les coups sont excusables s'ils ont été provoqués par des coups ou violences mutuels graves envers les personnes. Elle a estimé que son mandant était lésé et n'avait agi de la sorte que pour essuyer cette humiliation qui a résulté du coup de poing reçu en plein visage, et ce, sans avoir calculé les circonstances qui pourraient s'ensuivre. Dans la foulée, elle relatera la multitude de cas similaires vécus dans notre pays, voire le comportement agressif des gardiens de parkings. Par ailleurs, elle a sollicité le tribunal et les membres du jury d'agir avec conscience et d'accorder les circonstances atténuantes à son client.