Pour le syndicat d'entreprise UGTA, "ces nominations ne riment à rien car on prend les mêmes personnes et on recommence" sans qu'"aucun bilan d'exercice soit établi". Comme attendu, Allache, en sa qualité de nouveau directeur général par intérim d'Air Algérie, passe à l'acte et opère carrément un bouleversement, précisément à la division exploitation. C'est du moins ce que nous avons confirmé auprès de Mounia Bertouche, responsable de la Communication au niveau de la compagnie, qui s'est, toutefois, refusée, à tout autre commentaire, se contentant de dire : "Cela rentre dans le cadre des efforts fournis pour l'amélioration des prestations de la compagnie comme tracée par la feuille de route des dirigeants d'Air Algérie qui se focalisent, entre autres, sur le souci de la ponctualité." Il en ressort, en substance, le départ de Lamari en sa qualité de direction des opérations au sol remplacé par le chef de centre au niveau de l'aéroport. Un changement qui, en effet, a surpris plus d'un, à plus forte raison que ce dernier était parmi les noms qui ont circulé pour remplacer Bouderbala à la tête de la compagnie, tant ce cadre, ancien d'Air Algérie, a fait ses preuves sur le terrain. Les changements concernent, également, le chef de division maintenance en la personne de Mohamed Salim Zioueche. Celui-ci est remplacé par Belaoued (ex-division maintenance en 2014) alors que Zioueche reprend la direction de la gestion de la flotte à la place de Bouchouchi qui serait pressenti, selon des sources bien informées, à un poste à l'étranger. Le chef de la division exploitation n'a pas non plus échappé à ce vent de changement et perd un peu de son grade en se voyant nommé à la tête du Centre de contrôle des opérations (CCO). À ce propos, les bruits courent quant à l'éventuelle disparition carrément de cette division, tout comme le départ du directeur des ressources humaines d'Air Algérie. Pour le syndicat d'entreprise section UGTA, "ces nouvelles nominations, et elles sont très importantes et en cascade, ne riment à rien car on prend les mêmes et on recommence" sans qu'"aucun bilan d'exercice ne soit établi". Un procédé qui semble inquiéter les syndicalistes qui se disent "soucieux du devenir de la compagnie en proie à une instabilité sans précédent" loin de lui être profitable, notamment à l'approche de la saison estivale et de la période du hadj. Nabil Doumi pressenti à la commerciale : une candidature controversée Les changements ne s'arrêteront pas là. Selon des sources syndicales, le changement touchera bientôt la division commerciale avec, probablement, le remplacement de Zoheir Houaoui, actuel directeur de la commerciale, sans que "cela ne se justifie", de leur avis. À ce propos, plusieurs noms sont avancés, à commencer par ce qu'ils qualifient de "candidature controversée de Nabil Doumi" qui serait pressenti à ce poste, alors qu'il occupe actuellement la place de DAG : "Ce n'est pas normal qu'on puisse penser à confier à nouveau à cette personne un poste qu'elle a déjà occupé sans forcement faire ses preuves." Et de poursuivre : "Voilà le problème d'Air Algérie. On ne donne pas assez de temps pour un dirigeant de mener à bien sa mission, mais en même temps, on reprend les mêmes et on recommence sans que personne ne soit comptable." Ces mêmes sources viennent aussi rappeler que Doumi traîne derrière lui bien des histoires avec la compagnie (il a été limogé) qui l'ont mené jusqu'à la justice pour revenir par la suite comme si de rien n'était et se retrouver par miracle en tant que conseiller et ensuite à la tête de la DAG. Ils estiment qu'"il existe d'autres personnes aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur de la compagnie qui mériteraient ce poste. Des cadres avec des CV impressionnants et sans aucun précédent avec la compagnie". Nos interlocuteurs nous ont assurés que "la direction est libre de nommer qui elle veut même si le choix reste controversé sur cette personne si ça venait à être confirmé", soutenant, cependant, que "dorénavant, les syndicats ne se tairons pas sur la manière de gérer et les résultats car c'est notre outil de travail qui est en jeu et le temps n'est plus permis pour fermer les yeux ou se murer dans le silence". Nabila Saïdoun