Un simple petit tubercule est en passe de provoquer une crise gouvernementale et plonger dans le désespoir les petits budgets qui ne peuvent même plus consommer la pomme de terre. Les prix spéculatifs qui ont touché ce produit, annonçant encore un mois de ramadan terrible pour la mercuriale et le porte-monnaie, ont poussé les pouvoirs publics à agir. Ainsi, la wilaya d'Oran, à l'instar d'autres régions du pays, s'attèle à appliquer sur le terrain les directives gouvernementales pour assurer une offre conséquente de la pomme de terre à des prix abordables pour les citoyens et pour faire échec à la spéculation. Pour ce faire, la récente réunion, à Oran, ayant regroupé plusieurs intervenants, comme la direction de l'agriculture, la Chambre d'agriculture, les représentants de la direction du commerce et ceux de l'Union générale des commerçants et des artisans algériens (UGCAA), a décidé d'écouler sur les marchés locaux quelque 18 tonnes de pommes de terre en provenance de Mascara. Ce sont 8 points de vente qui ont été dégagés. Dans les jours à venir d'autres quantités de pomme de terre, cette fois-ci en provenance de Saïda, vont être réceptionnées pour la population d'Oran. Mais pour autant cette opération n'occulte pas l'incapacité chronique des pouvoirs publics à assainir la sphère commerciale, la régulation des produits agricoles alors que la question de l'existence de chambres froides où sont stockées les pommes de terres sont régulièrement évoquées. Difficile d'imaginer que les lieux de stockage à des fins de spéculation restent introuvables ou ignorés. D. LOUKIL