À l'instar de toutes les universités du pays, le centre universitaire de la wilaya de Tamanrasset Hadj-Moussa-Ag-Akhamoukh a célébré, jeudi, le 61e anniversaire de la Journée nationale de l'étudiant dans une ambiance rarement égalée. Un programme aussi riche que varié a été ainsi mis sur pied pour commémorer cette date gravée en lettres d'or dans la mémoire historique, mais aussi pour permettre à la communauté estudiantine de cet établissement de l'enseignement supérieur d'évaluer les acquis et le niveaux atteints en matière de recherches scientifiques. "Tamanrasset est un catalyseur de développement économique et une aubaine pour le décollage scientifique et intellectuel", a indiqué d'emblée le représentant des étudiants, Hafsi Aberkane dans son message prononcé à cette occasion. Tout en mettant l'accent sur l'importance d'une étroite collaboration entre l'étudiant et l'enseignant universitaire pour booster le secteur vers le progrès, le directeur du CU de Tamanrasset, Abdelghani Choucha, a profité de l'occasion pour rendre un vibrant hommage à la mémoire de nos martyrs et des militants de la cause nationale. Depuis la grande salle de conférences, il a invité les jeunes générations à faire le tour de l'histoire pour tirer les leçons des événements historiques du 19 Mai 1956, jour où les étudiants ont déserté les bancs de l'université pour rejoindre les rangs de l'Armée de libération nationale. Intervenant dans le même sillage, le SG de la wilaya, Abdelkader Beradai, a tenu à souligner que la décision d'abandonner les bancs de l'école pour les maquis où les plumes ont cédé la place aux armes a été une manière de renoncer au repos et à la complaisance dans une fausse quiétude pour que le pays soit libéré et la dignité du peuple recouvrée. "Cette décision historique traduisait au mieux leur conscience nationaliste et leur maturité politique. Elle matérialisait une détermination inébranlable qui ne pouvait émaner que d'une élite imprégnée d'amour de la patrie et d'une foi en la justesse de sa cause", ajoute le représentant du wali qui a tenu à rappeler que cette position révolutionnaire a eu un profond retentissement à travers le monde. Kedida Mohamed M'barek, enseignant d'histoire moderne et contemporaine au centre universitaire de Tamanrasset, est revenu, avec force détails, sur les étapes précédant le 19 Mai 1956. Les fleurons de l'Algérie ont répondu inconditionnellement à l'appel de la nation et ils ont réussi à mettre le colonialisme français en demeure de reconnaître l'existence d'une Algérie algérienne qui se battait pour son indépendance. "Avec un diplôme, nous ne ferons pas de meilleurs cadavres", tel a été le slogan du débrayage pacifique précédant la lutte armée engagée face à l'obstination du pouvoir colonial à s'attacher à l'illusion de "L'Algérie française". Selon M. Kedida, l'Algérie dénombrait 684 étudiants en 1956 et entre 1 400 et 1 700 autres éparpillés dans plusieurs universités à travers le monde, ce qui faisait la force de cette démarche qui affichait la détermination de l'élite à faire aboutir indéfectiblement sa revendication de recouvrer la souveraineté de l'Algérie.