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"Chérif Kheddam est l'homme qui a éclairé mon chemin intellectuel et politique"
Saïd Sadi à l'occasion de la vente dédicace de son livre
Publié dans Liberté le 05 - 07 - 2017

Il y avait foule, lundi, à la librairie Cheikh du centre-ville de Tizi Ouzou où Saïd Sadi était venu dédicacer son dernier livre Chérif Kheddam, le chemin du devoir, ou Abrid iggunin, en kabyle, dont la première édition s'était déjà écoulée quelques jours à peine après sa parution.
Bien qu'entouré d'un beau monde, l'auteur de Chérif Kheddam, le chemin du devoir ne s'est pas empêché d'aborder, entre une dédicace et une autre, les motivations l'ayant conduit à consacrer son ouvrage à ce chanteur kabyle et l'opportunité de l'éditer maintenant. "Cet ouvrage reste le livre de ma vie", nous a-t-il confié, lui qui a été jusqu'à considérer ce qu'il avait écrit jusque-là, ou qu'il sera appelé à écrire à l'avenir, plutôt comme "un plus". "Pour moi, c'est un homme qui a éclairé mon chemin intellectuel et politique, et les gens ne le savent pas assez ; et par ailleurs, il a été d'une certaine façon un exemple de rigueur morale et de volonté", a-t-il argumenté, soulignant au passage qu'"un homme qui était illettré à l'âge de 20 ans et dirigeait l'orchestre symphonique de l'ORTF, 15 ans plus tard, est une immense leçon pour les jeunes d'aujourd'hui qui disent qu'il n'y a pas de moyen et que tout est bouché".
Mais si Saïd Sadi affirme que ce compositeur majeur a éclairé sa vie, c'est évidemment pour plus que ça. Contrairement à la vox populi qui peint en Chérif Kheddam un artiste neutre, sinon sans positions et sans combat politiques, Dr Sadi qui a consacré 40 ans à son livre sur Chérif Kheddam en fait une tout autre réflexion. "Il n'a jamais fait dans le militantisme de tapage, mais en même temps, c'est un immense militant, au sens vertueux et entier du terme. Il a fait ce que nous lui avons demandé de faire parce qu'il en était convaincu et parce qu'il voyait à travers notre génération une forme d'espérance qui pouvait prolonger le message qu'il transformait dans le domaine artistique. Il était à la recherche d'un public qui entende et valorise son message, nous, nous étions à la recherche de quelqu'un qui par un vecteur accessible à une société de l'oralité puisse amplifier notre combat. C'est une forme de synergie entre lui et nous", a-t-il analysé non sans rappeler ses courageuses prises de position à chaque fois que cela s'imposait à lui. "On lui a fait prendre des risques politiques qu'aucun artiste n'a accepté de prendre", a tranché Saïd Sadi, précisant qu'il les a pris sans jamais, au grand jamais, revendiquer ni la moindre promotion institutionnelle ni la moindre reconnaissance officielle. "Il n'a jamais chanté pour l'amicale, alors que tout le monde passait par là. Il a toujours refusé de s'exposer avec les officiels. Même lorsque Boumediene a interdit à Taous Amrouche de chanter, je lui avais demandé de venir l'accompagner parce que tout le monde la fuyait, c'est le seul que j'ai pu convaincre de s'afficher avec elle et l'accompagner avec un bendir. Il a tenu à avoir une indépendance intellectuelle qui constitue un exemple dans le monde de la chanson de sa génération", s'est-il fait le devoir de rappeler. Pour l'auteur, son devoir était aussi celui de lui consacrer cet ouvrage de 454 pages, car, a-t-il estimé, "en premier lieu, par fidélité, on lui doit une reconnaissance énorme". Comme seconde raison, Sadi place Chérif Kheddam dans la catégorie de gens sérieux, crédibles et vertueux qui ne parlent pas d'eux-mêmes, et que donc ce qu'il y avait de plus important en lui aurait pu disparaître à jamais.
À la question pourquoi le manuscrit qui était déjà réalisé en 1969 n'a été édité que maintenant ? Saïd Sadi explique qu'à l'époque il n'y avait pas d'ordinateur, et c'était Mouloud Mammeri qui lui a donné la seule machine qui permettait de saisir les textes en berbère et les traduire en français. "Donc, il n'existait que 3 exemplaires, dont l'un a été déposé à la Sned qui ne s'est pas contentée de ne pas le publier, mais a demandé à Amar Mezdad et moi-même d'aller voir au département des langues étrangères. L'autre, je l'ai remis à Chérif Kheddam pour en prendre connaissance avant publication, et la copie que j'ai gardée et que j'ai perdue dans les aléas de la clandestinité, et c'est un miracle qu'on l'ait retrouvée", a-t-il expliqué.
Samir LESLOUS


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