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VIOLENCES D'UN “ECRAN SANS VIOLENCE”
Publié dans Liberté le 04 - 01 - 2003

Le spot passe à l'écran de l'Unique : “Ecran sans violence”, revendique-t-il prétentieusement. Et quelques minutes plus tard, une chorale de gamins déclame rageusement un chant “patriotique”, sur le même écran de la même télévision, point levé, à la manière des enfants iraniens qu'on préparait à la boucherie du front irakien dans les années 1980.
Au journal télévisé, diffusé bien avant que les enfants les mieux dressés n'aillent au lit, on montre, comme souvent, l'image d'une victime palestinienne auteur d'une “amalia istich'hadia” (opération martyre). Parce que pour l'ENTV, mes enfants, un adolescent qui se fait exploser dans un car scolaire israélien, c'est un acte sacrificiel qu'il faut saluer à sa juste hauteur. Le patriotisme de studio consiste à encourager le suicide d'enfants qui emporte d'autres enfants. Il n'y aurait donc pas d'autres moyens plus conformes aux normes humaines de lutter pour servir sa cause.
À part cela, la télévision d'Etat se proclame sans violence. Pour un temps, avoue-t-elle tout de même, puisqu'il s'agit d'une “opération” écran sans violence forcément temporaire : elle compte donc revenir à son état originel d'écran virulent. Et puis vient l'émission ridicule qui comme son nom l'indique réunit des familles “bien” : “Aïla haïla”, qu'elle s'appelle. Traduire : “Une famille extra”. Par précaution, et à mon âge, je préfère regarder sans écouter. L'image sans le son est déjà édifiante : pas une femme, pas une fillette, à l'écran ; que des hommes et des garçons censés représenter ces familles bien sous tous rapports — sans jeu de mot — dans un pays qui, pourtant, n'a pas encore légalisé le PACS. Un vrai théâtre de l'absurde.
Est-ce cela une famille “haïla” pour le petit Algérien et la petite Algérienne ? Une telle violence sur les consciences infantiles ne constitue-t-elle pas une brutalité absolue, insidieuse, dont les dégâts mentaux préparent la dégénérescence morale de générations entières ?
Je ne suis pas qualifié pour traiter des effets pathologiques de masse de la pratique télévisuelle du “service public”, mais je serai curieux de voir rendu public un éventuel diagnostic clinique de l'Unique. Dommage que nos scientifiques n'ont jamais eu le courage de se mêler de ce qui les regarde pour ne pas déranger l'ordre établi et le pouvoir ; ils se contentent, en général, de mettre leurs propres enfants à l'abri de la violence publique.
Il m'a suffi de jouer une heure, rien qu'une heure durant,
au téléspectateur pour être effaré par la dose de violence diffusée par notre Etat à travers son médiocre et fanatique canal.
Je passe sur l'usage politique de la manipulation, du matraquage et du mensonge. Le moindre événement dont la tournure ne convient pas au message du tout-va-bien
sous le meilleur des régimes, la télévision développe des prouesses de zooming, de travelling, de montage et de discours magiques. Une violence contre la déontologie, le service public et la vérité.
Puisque les impératifs politiques nous empêchent d'avoir une télévision publique saine ou des télévisions libres, le seul écran sans violence finalement serait un écran sans l'ENTV. Parce que le fait qu'une chaîne audiovisuelle ait ainsi un statut d'autorité officielle, voire de souveraineté, et qu'elle puisse, en toute impunité, ordonner la communication de masse, constitue une violence nationale permanente.
Il n'est pas raisonnable de laisser cet instrument au service de desseins douteux sévir plus longtemps, par des méthodes pavloviennes, contre les âmes innocentes.
M. H.


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