Le quotidien tanzanien indépendant Mwanahalisi a été suspendu pour une durée de deux ans, a annoncé, hier, le gouvernement, accusant la publication d'inciter dans ses articles à la "sédition" et de mettre en péril la sécurité de la nation. "Après avoir été averti à plusieurs reprises, le journal a été suspendu après la publication, lundi, d'un courrier de lecteur relayant diverses insultes circulant sur internet contre le Président et le gouvernement", a assuré Hassan Abbasi, principal porte-parole du gouvernement, dans un communiqué. "Le président John Magufuli prétend être un patriote et met en cause le patriotisme de quiconque s'oppose à lui, c'est hypocrite", accuse notamment le courrier publié dans Mwanahalisi, déjà suspendu plusieurs fois par le passé, notamment, entre 2012 et 2015. Tournant en dérision l'appel régulier de M. Magufuli à prier pour lui, le billet interroge en outre s'il faut "prier" pour le Président ou pour l'opposant Tundu Lissu, grièvement blessé lors d'une fusillade devant son domicile à Dodoma le 7 septembre, une attaque que l'opposition impute au gouvernement. Selon le porte-parole du gouvernement, la publication de lundi est la dernière en date d'une série de violations de l'éthique, des principes de la profession journalistique par la publication d'articles mensongers, séditieux et mettant en danger la sécurité de la nation. R. I./Agences