Résumé : Slimane est jaloux. Yamina qui venait de le découvrir demeure pantoise. Il lui avoue qu'il était son mari et avait le droit de l'être. Elle était si jeune et belle, et lui, il était vieux et fatigué. Elle quitte la cuisine est s'enferme dans sa chambre. Une demi-heure plus tard, elle était fin prête pour se rendre au boulot. Slimane qui arrosait les plantes sur le balcon du salon lui jette un coup d'œil. -Tu es sublime, ma chérie. Cette nouvelle tenue te va à ravir. -C'est l'un des modèles en vogue que nous allons recevoir dans les prochains jours. -Les clientes vont sûrement te harceler, Yamina. Tu es tellement élégante, ma chérie. Il s'approche d'elle et l'embrasse sur le front. -Je suis très fier de toi. Elle prend son sac à main et les clefs de son véhicule et se dirige vers la sortie. -Slimane, je compte sur toi pour me contacter après le passage de Ramdane. J'aimerais connaître les résultats de tes analyses. -Bien sûr. N'aimerais-tu pas que je vienne te chercher pour déjeuner ? -Non, nous sommes au milieu de la semaine. La journée sera sûrement chargée. À ce soir, Slimane. Il la regarde sortir, puis s'accoude à la balustrade du balcon pour la suivre des yeux. Yamina lui parut plus belle que jamais. Depuis leur mariage, elle ne cessait d'embellir. Elle avait pris quelques kilos, et les rondeurs de son corps la rendaient plus attirante que jamais. Il lui fait un signe de la main, alors qu'elle refermait la grille d'entrée et remontait dans son véhicule. Que deviendrait-il si, un jour, elle le quittait ? Cette pensée le rend si triste qu'il retourne au salon et se met à se contempler dans la grande glace qui surmontait la cheminée. Le miroir lui renvoie une image pas trop rassurante de sa personne. Ses cheveux étaient entièrement blancs, et son front se dégarnissait. Ses joues s'étaient affaissées, et son visage creux était strié de rides. Son cou fripé et ses bajoues n'étaient pas pour arranger les choses. Il avait beau porter des vêtements coûteux, se permettre des cures de massage et de remise en forme, et passer deux fois par semaine chez son coiffeur, la vieillesse était là. Les affres du temps avaient laissé des traces indélébiles sur son physique. Comment donc pouvait-il espérer se faire aimer par une femme aussi jeune et aussi belle que Yamina ? La sonnerie du téléphone interrompt ses pensées. Il se lève péniblement, se traîne jusqu'à l'appareil, qui se trouvait à l'autre bout du salon, et décroche. -Allô. -Slimane ! Tu devais me rappeler ! La voix était cassante et autoritaire. Il allait répondre sur le même ton, puis se ravisa et raccroche avant d'enlever le fusible. Le monde entier se liguait contre lui aujourd'hui pour le rendre encore plus malheureux qu'il ne l'était. L'appel venait de Tunisie. Il repense au week-end dernier, et se passe la main sur son visage. Ne va-t-on pas le laisser en paix ? Son portable se met à vibrer. Il reconnut le numéro de Dr Ramdane et s'empresse de répondre. -Salut mon ami. Comment ça va ? -Je vais bien, Slimane. Et toi, comment te sens-tu ? - Oh... Je ne m'en plains pas trop. Ma toux semble s'estomper. Tu as les résultats de mes analyses. -Je t'appelle pour ça, justement. Je viens de quitter le laboratoire. Tes analyses ne relèvent rien d'alarmant, si ce n'est un taux de cholestérol un peu élevé. Tu as tendance à manger trop gras, mon ami. -Oui. Je n'ai pas une bonne hygiène de vie, je l'avoue. Je me déplace fréquemment, et je mange n'importe où et n'importe quoi. (À suivre) Y. H.