L'auditorium de l'hôpital psychiatrique d'Oued Aïssi, dans la périphérie Est de Tizi Ouzou, a abrité hier les travaux du 8e Congrès national de psychiatrie. De nombreux spécialistes en psychiatrie venus de plusieurs CHU et de divers établissements hospitaliers spécialisés en matière de santé mentale répartis à travers le pays y ont pris part. Au programme : une dizaine de communications portant sur des thèmes variés et des pathologies diverses tels que la schizophrénie, l'aspect médico-légal de la démence, le stress social, le suicide chez l'adolescent, les conséquences sociales de la consommation de drogue et l'intérêt du dépistage précoce de l'autisme. "L'hôpital psychiatrique Fernane-Hanafi d'Oued Aïssi, qui a une vocation régionale puisqu'il couvre les quatre wilayas de Boumerdès, Bouira, Béjaïa et Tizi Ouzou, accorde un grande importance à la formation continue et aux échanges périodiques, puisqu'il abrite très souvent des colloques d'envergure nationale et internationale, à l'image de son Congrès national de psychiatrie qui en est déjà à sa 8e édition", nous dira le Dr Sofiane Zeggane, chef de service à l'EHS Fernane-Hanafi, auteur d'une belle communication sur le bilan et les perspectives de son établissement, tout en précisant que "de nombreux professeurs algériens en psychiatrie ont rehaussé, par leur présence et leur expérience, le niveau des échanges, des débats et surtout des recommandations fructueuses qui ne feront qu'améliorer la prise en charge de nos malades à travers toutes les structures psychiatriques du pays". Pour sa part, le Pr Abdelkrim Messaoudi, spécialiste en psychiatrie au CHU Mohamed-Nedir de Tizi Ouzou, qui a présenté une communication portant sur "les cognitions sociales et la schizophrénie", estime, de son côté, que "la schizophrénie qui est une pathologie qui porte sur le trouble de la conscience de soi et de l'autre est très répandue en Algérie, mais aussi dans les pays du monde entier, et dites-vous bien que les prévalences établies dans ce domaine ne sont pas plus importantes dans notre pays que dans le reste de la planète". Et au Pr Messaoudi de conclure : "La plupart des patients que nous recevons en consultation ou qui sont admis dans les services psychiatriques relèvent de la schizophrénie, ce qui m'amène à dire que cette pathologie a une place importante dans le domaine de la psychiatrie en Algérie. D'où la nécessité d'une bonne prise en charge des malades dans nos hôpitaux, surtout que le ministère de la Santé et de la Réforme hospitalière a accordé, ces dernières années, une attention toute particulière au volet de la santé mentale, et ce, en matière de qualité des soins et surtout de multiplication des structures spécialisées en psychiatrie, notamment dans certaines régions isolées du pays qui souffraient jusque-là d'une insuffisance de capacités d'accueil et de personnel médical et paramédical spécialisé en psychiatrie." Mohamed HAOUCHINE