Pourquoi les fonctionnaires, plus particulièrement les enseignants algériens ont systématiquement recours à la grève pour demander leurs droits ? Je ne me rappelle pas d'une année sans grève à l'école, c'est encore le cas cette année, et le mouvement ne fait que s'intensifier depuis le 30 janvier. Mais pourquoi ? Nous disposons pourtant d'un système d'enseignement à la pointe du développement, un système qui favorise l'épanouissement de l'élève et facilite la tâche à l'enseignant, une tutelle à l'écoute des préoccupations de tous les corps de l'enseignement, un dialogue permanent et efficace qui empêche tout conflit nuisible à l'élève, un ministère qui veille au bon déroulement des études par des méthodes de communication modernes et une proximité avec tous les acteurs du secteur... Je crois que je me suis perdu dans une autre dimension. Quoi de plus normal que de demander son droit ? Même par la grève, vu que chez nous, c'est le seul moyen relativement efficace pour se faire entendre. Contrairement à ce qui est affirmé sur les réseaux sociaux, et même si ça aurait sûrement été légitime, les enseignants ne sont pas en grève pour demander des augmentations de salaire, ce qui nous pousse à nous demander pourquoi monsieur le premier ministre les a appelés à être responsables en ces temps de crise. Ils ne demandent que le respect de décrets, signés depuis des années mais jamais appliqués, relatifs à leurs statuts. Ce qui semble être la moindre des choses, surtout quand on connait les conditions dans lesquelles ils doivent exercer. On aurait pu s'attendre, dès le début, à un débat entre les partis concernés pour régler la situation, et éviter de pénaliser les élèves, surtout à quelques mois du bac, mais au lieu d'attribuer leurs droits aux grévistes, ou alors d'améliorer l'état de nos écoles, de moderniser les programmes, de réduire le nombre d'élèves par classe, d'éviter à des enfants de parcourir des kilomètres à pied pour étudier, la ministre de l'éducation a décidé de garder la même ligne de conduite que ses prédécesseurs, c'est-à-dire mener une campagne médiatique pour retourner l'opinion publique contre les enseignants. Mieux, les menacer de licenciement s'ils ne reprennent pas le travail, comme si la grève n'était pas un droit constitutionnel, comme si toute personne disposant d'un simple pouvoir chez nous, pouvait en abuser sur les autres. Sommes-nous loin des plus grands dictateurs de l'histoire ? Une évidence pareille ne devrait pas être rappelée, mais l'avenir des élèves, leur éducation et leur apprentissage est de la responsabilité du ministère de l'éducation nationale, avant d'être celle de l'enseignant, sans cesse pointé du doigt et jamais aidé ou compris. Dans tous les domaines, nous nous noyons dans la médiocrité , et le crime, apparemment, c'est d'essayer d'en sortir. Une chose est sûre, sans ces crimes, nous ne risquons pas de remonter à la surface. Sidali CHENIK Partenariat Réd-DIG-"Liberté"(#RDL)/NOMAD (EPAU)