Une marche, vendredi, de quelques centaines de membres du principal parti d'opposition tanzanien Chadema qui se dirigeaient vers un bureau local de la Commission électorale de Dar es-Salaam, s'est transformée en drame, lorsque la police a tenté de les disperser par la force. La police tanzanienne a été accusée, hier, par le parti d'opposition Chadema, d'avoir tué une personne et blessé au moins quatre autres dans la dispersion d'une marche pacifique la veille à Dar es-Salaam, ont indiqué des sources médiatiques locales. Vincent Mashinji, secrétaire général de ce parti d'opposition, a déclaré : "Selon les informations dont nous disposons pour le moment, une jeune fille qui ne faisait pas partie de notre groupe a été tuée par une balle qui l'a atteinte alors qu'elle se trouvait dans un bus". Des témoins ont également indiqué que la police a fait usage de gaz lacrymogènes et de balles réelles pour disperser des centaines de membres du Chadema, qui marchaient en direction d'un bureau local de la Commission électorale. Quant à la victime, dont le nom et la photo circulent sur les réseaux sociaux tanzaniens, est une étudiante à Dar es- Salaam, la capitale économique de la Tanzanie. Réagissant à ces accusations, la police tanzanienne a expliqué, hier, avoir recouru la veille à des tirs de sommation pour dégager la voie publique, et reconnu qu'une personne avait été touchée par balle. Le commandant de la police de Dar es-Salaam, Lazaro Mambosasa, a déclaré au journal privé Mwananchi, que "les partisans du Chadema ont bloqué les bus de transport rapide et commencé à jeter des pierres. Lorsque la police a tiré en l'air, une balle a atteint cette personne. Dans nos rangs, la police a arrêté de nombreuses personnes, je ne peux dire combien pour l'instant. S'agissant des blessés, il y a au moins quatre blessés graves qui sont hospitalisés", a ajouté le responsable de la police. Pour en revenir à la marche, il y a lieu de préciser que le parti Chadema a expliqué que vendredi en fin de journée, soit à la veille d'une élection législative partielle dans le district de Kinondoni à Dar es- Salaam, les personnes désignées par le parti pour observer le déroulement des opérations de vote n'avaient toujours pas obtenu de la Commission électorale les autorisations écrites nécessaires. Au terme de leur dernier meeting électoral, des centaines de membres du parti, conduits par le chef de l'opposition Freeman Mbowe, ont alors décidé de se rendre au bureau local de la Commission électorale pour réclamer ces accréditations. "Ce n'est qu'à la nuit tombée, après effusion de sang, que la Commission a donné les autorisations à nos observateurs alors que ceux du CCM (le parti au pouvoir) en disposait depuis des jours", a dénoncé M. Mashinji.