Après six mois de profonde crise politique au Togo, le dialogue très attendu entre pouvoir et opposition s'est ouvert hier à Lomé, en présence du président ghanéen, Nana Akufo-Addo, facilitateur de la crise. Les deux parties ont enfin accepté de se parler, alors que le président Faure Gnassingbé fait face à une très forte contestation populaire. Depuis septembre, des marches pour demander sa démission et la limitation à deux du nombre de mandats présidentiels rassemblent des centaines, voire des milliers de personnes. "La paix, la liberté et la stabilité du peuple togolais est quelque chose qui n'est tout simplement pas négociable", a déclaré le chef de l'Etat ghanéen à la cérémonie d'ouverture à l'hôtel 2-Février, devant de nombreux responsables politiques et diplomates, dont les ambassadeurs de France, des Etats-Unis et de Chine. Le dialogue, qui doit durer une dizaine de jours, devrait aborder un large éventail de préoccupations, dont "le rétablissement de la Constitution de 1992" - qui prévoyait un maximum de deux mandats présidentiels -, "une transition" politique et "des réformes électorales". Chacune des deux parties - une coalition de 14 partis d'opposition et le parti au pouvoir Unir - sera représentée par sept délégués. La participation du gouvernement devrait par ailleurs être discutée durant le dialogue. R. I./Agences