L'exposition "Envolée de rêve" de Nacer-Eddine Douadi s'amarre au style du surréalisme, ce mouvement artistique du XXe siècle, où il est inclus l'intégralité des formules d'innovation et d'expression avec cependant le recours aux "forces psychiques, dont la spontanéité, l'inconscient et le rêve". S'égarer dans la rêverie et songer à soi, à sa vie, tout en butinant du "rêve émeraude" sur d'exquises couleurs au jardin de la félicité ! C'est peut-être là l'escale du bonheur qu'il est loisible de moissonner dès la s'qifa de la galerie d'art Mohammed-Racim, où le "jaillissement" de l'étincelle éclaire l'œil du visiteur et ajoute des couleurs au cristallin des "Refugiés", hôtes de l'artiste peintre Nacer-Eddine Douadi. Et au réveil de l'instant présent, le rêve ne s'éclipse pas d'un plop ! Au contraire, il y est en nous et il s'ébauche dans l'espace de la "transparence", où l'illusion du réel s'inscrit dans le champ de ce qui est possible. En ce lieu, le bleuet des champs enlumine la "Melahfa" (voile) de l'ardente beauté d'"Etterguia" et le turquoise né de la nuance du bleu et du vert, enlumine aussi la mosaïque de l'ouast-eddar de la douéra. Plus qu'un "Ouragan" de couleurs, c'est ici où se condensent dans la fontaine les perles d'eau de la fraîcheur de l'"Algéroise" si étincelante d'élégance dans sa "Casbah". Alors, est-ce de l'art, du rituel ou un interlude de plaisance, on eût dit que "Nada" la "ballerine" a emprunté aux gravures rupestres d'Aguennar un soupçon de l'ocre pétrie dans le jaune de l'argile et prélevé auprès du soleil de l'Ahaggar, un zeste de rouge "Coquelicot" pour enluminer sa scène. Au demeurant, le rêve ruisselle des pinceaux de l'enfant d'"Adam wa Hawa", d'où l'intitulé de l'exposition, "Envolée de rêve", qui s'amarre au style du surréalisme, ce mouvement artistique du XXe siècle, où il est inclus l'intégralité des formules d'innovation et d'expression avec cependant le recours aux "forces psychiques, dont la spontanéité, l'inconscient et le rêve" qui résiste de sa rébellion à la censure, mais aussi à toute forme de ghettoïsation dans un style ou un autre. À ce propos, le poète écrivain et théoricien du surréalisme André Breton (1896-1966) le définit, en 1924, comme un "automatisme psychique pur, par lequel on se propose d'exprimer, soit verbalement, soit par écrit, soit de toute autre manière, le fonctionnement réel de la pensée. Dictée de la pensée, en l'absence de tout contrôle exercé par la raison, en dehors de toute préoccupation esthétique ou morale". Ceci dit, l'artiste peintre Nacer-Eddine Douadi subit l'"influence" de l'artiste peintre du XXe, ce grand surréaliste que l'on dit un touche-à-tout, Salvador Dali, né Salvador Domingo Felipe Jacinto Dalí i Domènech (1904-1989). Autre griffe d'impact, celle du peintre sculpteur, graveur et céramiste Joan Miró (1893-1983), auteur de La Ferme en 1921. Au demeurant, "La composition" de l'ancien élève de Sarouy à Soustara s'axe sur l'extase de la rêverie, où il se fait plaisir au réveil, d'une "Vue sur mer" afin d'admirer "la baigneuse" du haut de sa Casbah. S'il en est, le rêve est l'idéale source, d'où l'artiste peintre Nacer-Eddine Douadi puise ces sujets, à l'instar du "Cri" de "l'enfant martyr" et de la "Solitude" de la "Veuve". Est-ce à dire que l'on reverra un jour dans notre société l'autoportrait de l'innocente "Fillette aux papillons" que les faux dévots tentent d'ensevelir sous le poids de l'ignorance ? Assurément oui ! Puisqu'il faut juste suivre dans ses rêveries cet ancien de l'Ecole nationale des beaux-arts d'Alger et de l'Institut des beaux-arts de Moscou. Allez-y donc, car le rêve est permis jusqu'au 2 mars. Louhal Nourreddine