Alors que l'Observatoire syrien des droits de l'homme indiquait hier que la guerre en Syrie a fait plus de 350 000 morts, l'Unicef tirait la sonnette d'alarme sur l'augmentation du nombre d'enfants tués. À quelques jours du 7e anniversaire du début conflit en Syrie, un nouveau bilan fourni par l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) indiquait hier que "353 935 personnes ont été tuées depuis le 15 mars 2011". De son côté, le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef) déplorait que de plus en plus d'enfants périssent dans la guerre en Syrie. Dans son rapport rendu public, l'Unicef souligne une augmentation de 50% du nombre d'enfants tués en 2017 par rapport à l'année précédente. "En 2017, la violence aveugle et extrême a tué le plus grand nombre jamais connu d'enfants, 50% de plus qu'en 2016", affirme l'Unicef, ajoutant que 2018 s'annonce plus sombre encore. Près de 200 enfants ont été tués dans l'enclave rebelle de la Ghouta orientale depuis février dans des bombardements des forces du régime, selon l'OSDH. Les enfants représentent 20% des victimes civiles de cette offensive, selon la même source. Le rapport de l'Unicef cite Sami, un enfant du sud de la Syrie, aujourd'hui réfugié en Jordanie, qui raconte : "Je suis sorti jouer dans la neige avec mes cousins. Une bombe est tombée. J'ai vu les mains de mon cousin s'envoler devant mes yeux. J'ai perdu mes deux jambes." Les enfants handicapés "font face au risque très réel d'être négligés et stigmatisés alors que le conflit se poursuit sans répit", souligne le directeur régional de l'Unicef, Geert Cappelaere. Toujours selon l'Unicef, quelque 3,3 millions d'enfants sont exposés aux engins explosifs à travers le pays, tandis que des dizaines d'écoles ont été touchées en 2017 seulement. Pour en revenir au bilan global de la guerre en Syrie, l'OSDH, qui dispose d'un vaste réseau d'informateurs à travers le pays, souligne dans son document que, dans cette guerre dévastatrice, les civils ont payé un lourd tribut et continuent de le faire, notamment dans l'offensive que mène le régime depuis le 18 février sur l'enclave rebelle assiégée de la Ghouta orientale, en bordure de Damas. Parmi les victimes de la guerre figurent 106 390 civils dont 19 811 enfants, a précisé l'OSDH. Par ailleurs, les forces de Damas ont poursuivi hier leur progression dans l'enclave rebelle désormais morcelée de la Ghouta orientale, pilonnant en particulier deux villes de l'ouest du fief insurgé. Cette offensive, qui vise à reprendre l'intégralité de ce dernier bastion rebelle en banlieue de la capitale, a fait depuis le 18 février 1 144 morts, dont 240 enfants, et plus de 4 400 blessés, selon l'OSDH. Fort du soutien de l'allié russe et profitant de l'impuissance d'une partie de la communauté internationale, les forces du régime de Bachar al-Assad ont enchaîné les victoires ces dernières années contre les rebelles et les terroristes, parvenant à reprendre le contrôle de plus de la moitié du pays. Dans la Ghouta, région stratégique bordant la capitale, ces troupes étouffent chaque jour davantage l'enclave soumise à un siège asphyxiant depuis cinq ans. Damas en contrôle désormais près de 60%, d'après l'OSDH. Merzak T./Agences