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La dame en chair et la dame en pierre
Statue de Aïn El-fouara
Publié dans Liberté le 26 - 03 - 2018

Une dame de chez nous, parlementaire en titre, audacieuse par principe et ridicule par nature, s'offusque d'une statue de femme à moitié nue posée là où des générations entières continuent à s'arrêter pour une gorgée d'eau et un brin de baraka comme on le fait depuis la nuit des temps, dans toutes les contrées, quand le voyageur s'arrête devant un point d'eau pour se désaltérer et reprendre sa route. La femme de pierre rappelle dans l'imaginaire collectif, la vigie qui veille, qui rassure et qui accompagne. Elle est création de l'homme. Elle n'est que pierre et n'a aucune velléité démiurgique, sauf celle que lui prêteraient les ignares, les coincés de la morale et les obsédés du sexe. On vient à Aïn Al-Fouara, non pour se prosterner devant une divinité, mais on y vient pour visiter une amie dont on ne doute jamais de la fidélité et qui sait qu'on reviendra la voir pour un autre viatique. "Qui a bu de mon eau reviendra", c'est la seule promesse qu'on lui prête et qui nous fait revenir toujours avec joie à Sétif. Et Dieu, dans tout ça, a dû penser la dame-parlementaire ? Cette fameuse statue aurait-elle la prétention sacrilège de dévergonder quelques ouailles égarées ou en mal de foi, pour avoir exhibé des seins de pierre ? Ou alors serait-elle là pour appeler au stupre et à la fornication par ses formes sataniques et ses seins de pierre que d'ordinaire doit voir le mâle en pis ? À moins d'être posée là pour semer le trouble dans les chaumières, ce qu'à Dieu ne plaise, puisque des générations entières d'anciens n'y avaient jamais pensé, et n'y voyaient qu'une mère protectrice et non un appel au vice. La dame-parlementaire demande qu'on enferme dans un musée, la femme de pierre, pourvoyeuse d'idées sataniques et de sexe interdit, comme on envoyait jadis aux fers les dames de petite vertu confondant pour le coup, maison de l'art, maison d'arrêt et maison close. Souhaiterait-elle alors exorciser le mal en lui substituant la statue idoine en corps de bouddha ventru, la boule à zéro, la barbe en liberté, l'œil lubrique, les chevilles dénudées, les jambes arquées et le désir coupable. Au point de faire fuir les moineaux, effrayer les gamins et préférer la soif. Si telle est la solution, la prochaine police des mœurs n'aurait plus qu'à surveiller les entrées du musée pour mieux identifier les ouailles égarées contraintes pour se rincer l'œil, de se cacher et de raser les murs pour éviter les lazzis et les cris de haine de la foule bigote. Non, madame la parlementaire ! Vous ne toucherez pas à cette statue mais vous pouvez boire de son eau autant de fois qu'il vous plaira. Nous serons toujours là, habitants de Sétif et d'ailleurs, pour vous rappeler que nous ignorons la haine et vous apprendre l'amour du prochain, l'amour de l'art et le bonheur d'aimer et d'être aimé. Sans haine, madame la parlementaire, sans menace et sans rancune.
Saad Khiari
Cinéaste-Auteur


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