La lettre ouverte de la Coordination au président de la République, rendue publique début mars, a été lue, à elle seule, et dans sa seule version arabe, près de 500 000 fois, sur la page Facebook du porte-parole de la coordination, Mourad Bouzidi. L'action de la Coordination des comités de soutien aux travailleurs de Cevital et aux investissements économiques commence à porter ses fruits, du moins sur le plan de la communication. Si elle n'a pas encore atteint son objectif premier, à savoir sensibiliser les pouvoirs publics et les convaincre de lever tous les obstacles qui se dressent devant les initiatives économiques, la campagne que la coordination mène depuis des mois pour la levée du "blocus" sur le projet d'usine de trituration de graines oléagineuses de Cevital à Béjaïa a déjà obtenu des résultats probants. Elle semble, en effet, avoir fait mouche auprès des internautes qui représentent un échantillon significatif de la société. L'on relève, à ce titre, une adhésion large des citoyens au combat de la Coordination, si l'on en juge par ces dizaines, voire ces centaines de milliers de citoyens qui se sont exprimés sur les réseaux sociaux. En témoignent le nombre de partages, de commentaires et de mentions "j'aime" dont ont été gratifiés les différents textes publiés sur la page Facebook de la Coordination. Ainsi, la lettre ouverte de la Coordination au président de la République a fait l'objet, jusqu'ici, de quelque 1 000 commentaires, dont 95% favorables, et d'autant de partages, tandis que 63 000 lecteurs ont cliqué sur la mention "j'aime". Alors que la lettre reste sans suite jusqu'à ce jour, elle a suscité le même intérêt dans sa version en langue française, continuant à enregistrer chaque jour de nouvelles lectures, un mois après sa mise sur le réseau. C'est dire que l'adhésion au travail et aux objectifs de la Coordination de soutien aux investissements économiques va crescendo. Ce qui rend encore plus incompréhensible l'absence de réaction des pouvoirs publics qui persistent dans leur silence face au blocage du projet d'usine de trituration de graines oléagineuse de Cevital. Un blocage qui s'apparente à un sabotage économique caractérisé, l'Algérie perdant annuellement 2,25 milliards de dollars qu'elle aurait pu économiser si une telle usine était installée. C'est, en effet, par la force d'arguments économiques irréfutables, soutenus par une lecture correcte de la réglementation régissant les investissements, que la Coordination a pu gagner à sa cause ces centaines de milliers d'Algériens qui, par ailleurs, ont constaté la vanité des prétextes avancés par ceux qui, parmi les responsables du pays, se sont exprimés sur le sujet, à commencer par le directeur général du port de Béjaïa qui, à chaque fois, a dû s'abriter derrière des faux-fuyants ou encore de faux arguments juridiques pour justifier son refus de permettre le déchargement des équipements destinés à ce projet de Cevital. Des internautes ont relevé, par exemple, l'inconstance des justificatifs avancés par les autorités qui évoquent, tantôt la réglementation régissant l'activité portuaire, et notamment le transit des marchandises, tantôt la saturation du port de Béjaïa, alors qu'elles savent que l'implantation du projet est prévue dans une zone industrielle, à l'extérieur du domaine portuaire. Alors que la Coordination continue de gagner en sympathie auprès de l'opinion, en général, et de l'élite intellectuelle, en particulier, et pendant que le blocage du projet de Cevital est toujours de mise, ses membres, à leur tête son porte-parole Mourad Bouzidi, se disent toujours mobilisés et envisagent d'autres actions pour faire valoir le droit. Pour l'heure, ils attendent encore de connaître la suite qui sera réservée à la lettre ouverte que leur Coordination a envoyée au président de la République. R. N.
