Le président de l'Association algérienne des exportations (Anexal), Ali Bey Nasri, qui était hier "L'invité de la rédaction" de la radio Chaîne III, a profité de cette opportunité pour interpeller le Premier ministre Ahmed Ouyahia sur les entraves au développement des exportations hors hydrocarbures. "Nous demandons une entrevue avec le Premier ministre pour lui exposer les problèmes que rencontrent les opérateurs dans leurs exportations". À la source de cette interpellation, en particulier l'attitude de la Banque d'Algérie. "L'Anexal a transmis au gouverneur de la Banque d'Algérie des dossiers d'exportation de services (travaux d'expertise, d'ingénierie) pour obtenir le feu vert de l'institution. Nous attendons une réponse depuis 18 mois." Une situation anormale, d'autant que l'Algérie a un besoin urgent de ressources en devises pour surmonter la crise financière qui l'affecte depuis la chute des prix du pétrole en juin 2014. Dans la foulée, le président de cette association a appelé à la révision de la législation des changes qui, actuellement, n'encourage pas le développement des exportations hors hydrocarbures. En un mot, il invite le législateur à plus de souplesse en la matière. Le marché naturel des exportations algériennes est l'Afrique subsaharienne, a-t-il soutenu. "Les pays voisins (Mauritanie, Niger, Burkina Faso) sont actuellement fortement demandeurs de produits algériens. Plusieurs entreprises algériennes ont atteint la taille critique leur permettant d'exporter notamment vers les pays africains." "Les filières où actuellement nous pouvons dégager des excédents à l'exportation sont l'électroménager, l'industrie agroalimentaire et l'industrie du médicament", a-t-il ajouté. L'Algérie a également un potentiel à l'exportation en matière d'études, d'expertise, d'ingénierie. "Nous pouvons transférer notre savoir-faire industriel aux pays de l'Afrique subsaharienne", a observé Ali Bey Nasri. Un moyen, selon lui, de s'imposer sur ces marchés. Le président de l'Anexal a également cité deux autres contraintes à l'expansion des exportations algériennes hors hydrocarbures. Il est nécessaire, d'une part, que les exportateurs doivent être accompagnés par les banques nationales qui, via leurs succursales ou leurs agences sur place, doivent être présentes sur ces marchés. La logistique doit, d'autre part, favoriser ces exportations. Aujourd'hui, la logistique est le maillon faible dans le processus de développement des exportations hors hydrocarbures. Les coûts logistiques rendent plus chères nos exportations et ont un impact non négligeable dans la compétitivité des produits algériens sur les marchés extérieurs. Il faut savoir aussi que les insuffisances en matière d'infrastructures portuaires et routières constituent un handicap à l'expansion des exportations hors hydrocarbures. "Nous avons des excédents en produits agricoles qui peuvent être exportés, mais qui, pour des raisons logistiques, ne peuvent accéder aux marchés de l'Afrique subsaharienne." K. Remouche