Les travaux du Forum international "Atakor" pour la promotion de la culture et du tourisme saharien ont été clôturés, hier samedi, par une journée d'étude qui a eu lieu au Centre universitaire de la wilaya de Tamanrasset. La rencontre a été marquée par la présence de la délégation de l'Assemblée populaire nationale chargée du tourisme, de la culture et de la communication et nombre de chercheurs universitaires, d'anthropologues et d'opérateurs en tourisme qui sont venus débattre sur la question et étudier la possibilité de relancer ce secteur. Plusieurs interventions ont été retenues à l'occasion de cette journée académique, laquelle a été placée sous le thème : "Le smart tourism et son rôle dans le développement de l'économie nationale". Messaouda Benmessaoud, docteur en préhistoire, anthropologie et ethnologie au centre universitaire de Tamanrasset, a, d'emblée, mis en valeur l'importance des richesses que renferme cette région millénaire. Elle a longuement disserté sur les civilisations passées par ce vaste territoire du Grand-Sud. Abondant dans le même sillage, Fouzia Elhachemia, également anthropologue, a parlé de la géostratégie de l'espace, comme pour signaler l'impérative nécessité de créer des spécialités universitaires afférentes et s'engager à étudier sérieusement les richesses, jusque-là dormantes, renfermées dans cette région qui est en connexion permanente avec les régions limitrophes. De son côté, Saïd Boukhlifa, expert international en tourisme, en dressant un tableau noir sur les structures d'accueil en Algérie dont seulement 10% répondent aux normes internationales, est revenu sur la charte du tourisme de 1966 et les années fastes du tourisme en Algérie. Dans son intervention, intitulée "À quand une volonté politique salvatrice d'un secteur touristique moribond, bien que doté de richesses dormantes ?", M. Boukhlifa, également président du Syndicat national des agences de voyage (Snav), a saisi la balle au bond pour mettre à nu la démarche en trompe-l'œil du pouvoir en place et celle des véritables décideurs qui, jusqu'à preuve du contraire, ne veulent pas développer le tourisme en Algérie. "On pense qu'on le développe, mais on le fait de telle manière qu'il ne se développe pas. On se trompe lourdement en l'absence d'ingénierie touristique et par manque de conviction." Pour conforter son point de vue, M. Boukhlifa a cité l'exemple du Conseil national du tourisme qui, composé de dix départements ministériels chapeautés par le chef du gouvernement, ne s'est jamais réuni depuis sa création en 2002. À l'issue de cette rencontre scientifique, une dizaine de recommandations a été faite. À commencer par l'ouverture des sites touristiques connus au même titre que la boucle de l'Assekrem et que l'on peut traverser en 4x4, à vélo, en moto ou en randonnée pédestre. Les séminaristes ont aussi plaidé pour la réactivation des rencontres culturelles et touristiques dans la région, telles que la fameuse foire internationale "Assihar", la fête des chameaux "Ameni" et le Festival international de Tin Hinan. La mise en valeur des ressources humaines employées dans le secteur touristique, suivant le programme de qualité des produits touristiques et la valorisation du savoir et du savoir-faire existant et hérité, a également été recommandée par les professionnels qui ont appelé à l'initiation d'un salon international du tourisme saharien devant coïncider avec la Journée mondiale du tourisme et le début de la saison touristique saharienne, célébrés le 27 septembre de chaque année. Avant de conclure, ils ont invité les acteurs touristiques à travailler sur l'installation d'un cercle de réflexion pour le traitement des problématiques du secteur. RABAH KARECHE