Le programme de 5 000 logements promis par l'Etat dans le cadre du recasement des sinistrés de Boumerdès et d'Alger, pour l'année en cours, risque de ne pas être achevé dans les délais impartis. L'échéance de deux ans, avancée par les responsables concernés pour reloger les occupants des 16 000 chalets, sera certainement dépassée. Preuve en est, jusqu'à ce jour, seuls quelque 800 logements seront prêts vers la fin du mois de juillet prochain. Pis, les experts sont encore plus pessimistes à ce propos, à l'image de Abdelkrim Chelghoum, professeur en numérique et génie parasismique qui estime que les délais ne seront pas respectés même pas à 20% si une réorganisation dans le fond et dans la forme de tout le secteur de la construction n'est pas finalisée. Cette organisation doit toucher les moyens humains et matériels, les secteurs public et privé et surtout la révision de la politique des coûts de la construction avec la suppression dans l'immédiat des prix administrés du m2 habitable. Ces derniers doivent être, en revanche, ouverts à la concurrence. Cet expert propose, en outre, la dissolution des maîtres d'ouvrages étatiques tels que les OPGI et l'AADL pour confier cette tâche au privé. L'épisode de l'entreprise chinoise pour qui on a résilié le contrat de réalisation de plus de 6 000 logements est plus qu'édifiant. L'échec d'une telle opération administrée et politisée de bout en bout était prévisible. Par ailleurs, il est constaté que le lancement de nouveaux programmes de reconstruction est toujours bâti sur le même type d'études géotechniques (étude statique) sur des sites très dangereux du point de vue de la formation géologique, géodynamique et géomorphologique. Notons que le comportement futur des sols d'assise sera identique à celui du 21 mai 2003. Dans ce cas, si des études dynamiques des sols en place ne sont pas engagées avant la conception même de l'infrastructure et de la superstructure des bâtiments à implanter, il sera dangereux et hasardeux de ne pas considérer cette démarche comme un préalable fondamental à tout lancement de quelque programme de logements que ce soit. L'intégrité structurale et la sécurité des nouveaux immeubles à réaliser sur les mêmes sites, qui ont d'ailleurs enregistré des effondrements spectaculaires d'ouvrages, dépendront du sérieux et de la fiabilité des études de sol qui seront élaborées sur ces terrains d'assise. Sinon, cela serait un retour à la case de départ, notamment sur les sites de la cité des 1 200-Logements à Boumerdès, Sidi Daoud, Dellys, Corso, Bordj Ménaïel… B. K.