Rien ne va plus entre l'entreprise de construction GAEA China et le groupe Belazzoug Chaâbane. L'entreprise de construction, basée à Chéraga, réclame au promoteur algérien la coquette somme de 24 milliards de centimes pour la réalisation à Oran de deux tours de logements haut standing R+20, un hôtel de 200 chambres, un hôtel-appart et un ensemble de villas. "Cela fait plus d'une année que l'entreprise réclame son dû. Aujourd'hui, le dossier est entre les mains de la justice", a déclaré à Liberté un responsable de GAEA China en présence du P-DG, M. Qin, alors qu'une centaine de travailleurs chinois, banderoles en mains, ont investi le pont Zabana depuis deux jours pour dénoncer les actes de violence présumés de Belazzoug Chaâbane. "Cet homme a démoli notre base de vie, détruisant tout ce qui se trouvait comme objets personnels, et a même pris de l'argent appartenant aux employés chinois, a agressé notre interprète et payé des Subsahariens pour s'attaquer à nos travailleurs, dont un a dû se faire recoudre la tête", a résumé le même responsable, annonçant un imminent dépôt de plainte contre le promoteur algérien pour violences et agressions. Dimanche et lundi, de nombreux travailleurs chinois étaient alignés devant les tours Mobilart, situées à proximité du chantier d'où ils ont été chassés, pour attirer l'attention de l'opinion nationale sur ces injustices et amener les autorités locales à intervenir. "Hormis la police, nous n'avons reçu la visite d'aucun responsable officiel. Mais nous comptons poursuivre notre action", a encore assuré note interlocuteur, alors que les protestataires silencieux brandissaient des banderoles appelant Belazzoug à "payer les salaires de sang et de sueur" et le portrait d'un collègue au visage ensanglanté qui se trouvait en compagnie des Chinois agressés il y a quelques jours. Selon un document transmis à la presse, les événements violents ont commencé le 12 juillet quand Belazzoug a entamé la destruction de la base de vie ; c'est ce jour-là que le promoteur aurait frappé l'interprète qui lui demandait d'arrêter la démolition. Deux jours plus tard, Belazzoug aurait, selon le même document, payé des ressortissants africains pour s'en prendre aux travailleurs protestataires devant leur chantier : trois personnes auraient été blessées par des pierres, dont l'homme du portrait qui aurait été touché à la tête par une bouteille de bière. Le 15 juillet, Belazzoug aurait proposé une séance de travail pour le règlement du conflit, mais en aurait profité pour ordonner, sournoisement, l'achèvement de la démolition de la base de vie. Ce qui a amené les Chinois à entamer leur action de protestation dès le 22 juillet. Samir Ould Ali