Les grévistes réclament le paiement de leurs arriérés de salaires et de leurs primes. Les travailleurs des briqueteries d'Akhenak (Seddouk) et de Remila (Sidi Aïch), deux filiales de l'Algérienne des produits de matériaux de construction (APMC/ex-Somacob) d'Alger, sont en grève illimitée pour réclamer le versement de leurs arriérés de salaires. Un mouvement de grève initié par leurs sections syndicales affiliées à l'UGTA. Les premiers à débrayer, la veille de l'Aïd, sont ceux de la briqueterie de Seddouk, au nombre de 118, avant que leurs collègues de Remila, au nombre de 140, ne viennent leur emboîter le pas, le 23 août dernier. Dans une déclaration rendue publique par les grévistes de l'unité de Seddouk, ces derniers lancent un appel de détresse "aux plus hautes autorités du pays et à celles de Béjaïa afin d'intervenir". "On travaille depuis trois mois, sans recevoir nos salaires. Nous sommes des pères de famille exerçant dans une unité publique industrielle qui a été récemment rénovée et entrée en exploitation, après une importante aide financière octroyée par l'Etat via le Conseil national participatif", lit-on dans la déclaration des grévistes. Et d'ajouter : "Nous avons alerté, puis dénoncé, à maintes reprises, à tous les niveaux, la mauvaise gestion qui sabote et détruit une unité entrée en exploitation en juillet 2017, avec une chaîne de production moderne, au point d'arriver à ne plus pouvoir assurer ses salaires et charges légales." Ainsi, ils demandent aux autorités du pays et de la wilaya de Béjaïa "de mettre fin à cette situation désastreuse" et de les rétablir dans leurs droits. Pour le même mobile, le non-versement de leurs deux derniers mois de salaire, les travailleurs de la briqueterie de Remila ont décidé, eux aussi, de recourir à une grève illimitée depuis le 23 de ce mois. À l'instar de ceux de l'unité de Seddouk, ils réclament le paiement de leurs arriérés de salaires de juillet et août, et leurs primes. "Nous avons passé l'Aïd sans salaire. C'est un problème qui persiste depuis une année. Nous avons déjà observé deux jours de grève pour le même motif", nous déclare au téléphone Mourad Ahfir, secrétaire général de la section syndicale (UGTA) et membre du conseil national. Pour notre interlocuteur, l'entreprise faisait des bénéfices. Maintenant qu'elle a acheté une chaîne de production moderne à plus de 52 milliards de centimes, elle fait face à une crise financière. Ainsi, la section syndicale de ladite unité exige "une commission d'enquête et un changement à la tête de leur entreprise". Intervenant sur les ondes de la radio Soummam, le directeur de l'unité déclare en substance : "Notre entreprise fait face à un problème de recouvrement de ses créances, notamment auprès des entreprises étrangères qui tardent à nous payer. Nous avons beaucoup de créances et si on recourt à la justice, on risque de perdre des marchés à l'avenir." Et de signaler au passage qu'"une délégation de la direction générale de l'APMC arrivera demain (aujourd'hui, ndlr) d'Alger pour trouver une solution à ce problème". L. OUBIRA