Des projets pour le développement du dessalement des eaux souterraines    Ouverture du Salon régional de l'emploi    Le savoir et la bonne gouvernance fondement du développement de l'Afrique    À Marseille, un grand front uni monte au créneau contre le racisme anti-algérien    Animateur de danses macabres mondiales    L'ancien président français Sarkozy incarcéré    Morgane, blessée, remplacée par Inès Khiri    Sidi Bel-Abbes : faire du stade 24-Février-1956 un pôle sportif d'excellence    Les Canaris s'imposent dans la douleur    « Deux millions de doses de vaccin antigrippal gratuit mises à la disposition de tous les citoyens »    Trois personnes grièvement blessées à Hadjadj    Série noire sur les routes de Tébessa Deux morts en une seule journée    L'Algérie, invitée d'honneur    Malika Bendouda trace une nouvelle feuille de route    Tacherift reçoit des moudjahidine    «Les textes d'application de la loi organique sur l'information seront publiés avant la fin de l'année»    Le Général d'Armée Chanegriha assiste en République de Corée à une exhibition aérienne dans le cadre de l'ADEX-2025    Parlement arabe : Appel au renforcement d'efforts pour la reconstruction de Ghaza    Début catastrophique pour la billetterie de la CAN 2025    Algérie : le message fort de Djamel Belmadi aux supporters des Verts    L'Algérie convoque des talents évoluant en Europe pour la Coupe Arabe 2025    Festival international du Malouf: fusion musicale syrienne et russe à la 4e soirée    Adhésion de l'Algérie à l'AIPA en tant que membre observateur unique: le Parlement arabe félicite l'APN    Industrie pharmaceutique : nécessité de redoubler d'efforts pour intégrer l'innovation et la numérisation dans les systèmes de santé nationaux    Conseil de sécurité : début de la réunion de haut niveau sur la question palestinienne et la situation au Moyen-Orient    Examen de validation de niveau pour les diplômés des écoles coraniques et des Zaouïas mercredi et jeudi    APN : la Commission de la santé à l'écoute des préoccupations des associations et parents des "Enfants de la lune"    Réunion de haut niveau du Conseil de sécurité sur la question palestinienne et la situation au Moyen-Orient    Boudjemaa reçoit le SG de la HCCH et le président de l'UIHJ    Athlétisme / Mondial 2025 : "Je suis heureux de ma médaille d'argent et mon objectif demeure l'or aux JO 2028"    Ligne minière Est : Djellaoui souligne l'importance de la coordination entre les entreprises de réalisation    Mme Bendouda appelle les conteurs à contribuer à la transmission du patrimoine oral algérien aux générations montantes    CREA : clôture de l'initiative de distribution de fournitures scolaires aux familles nécessiteuses    Poursuite du suivi et de l'évaluation des programmes d'investissement public dans le secteur de la Jeunesse    Agression sioniste contre Ghaza : le bilan s'alourdit à 65.382 martyrs et 166.985 blessés    La ministre de la Culture préside deux réunions consacrées à l'examen de l'état du cinéma algérien    Le Général d'Armée Chanegriha reçoit le Directeur du Service fédéral pour la coopération militaire et technique de la Fédération de Russie    Foot/ Coupe arabe Fifa 2025 (préparation) : Algérie- Palestine en amical les 9 et 13 octobre à Annaba    L'Algérie et la Somalie demandent la tenue d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité    30 martyrs dans une série de frappes à Shuja'iyya    Lancement imminent d'une plate-forme antifraude    Les grandes ambitions de Sonelgaz    La force et la détermination de l'armée    Tebboune présente ses condoléances    Lutte acharnée contre les narcotrafiquants    La Coquette se refait une beauté    Cheikh Aheddad ou l'insurrection jusqu'à la mort    Un historique qui avait l'Algérie au cœur    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Censure : la commission alibi
plusieurs films interdits de projection faute de visa
Publié dans Liberté le 12 - 09 - 2018

Depuis plusieurs années, des réalisations cinématographiques se sont vu refuser le visa de projection dans les salles et festivals, au motif qu'elles ne cadrent pas avec la loi.
Les effets de la loi n°11-03 du 17 février 2011 relative à la cinématographie en Algérie se font ressentir ces deux dernières années. Conçue et adoptée au temps de l'ancienne ministre de la Culture, Khalida Toumi, cette loi avait provoqué l'émoi dans la sphère culturelle algérienne, car elle comporte plusieurs articles dans lesquels les professionnels du cinéma se retrouvent limités dans leur liberté de création. À l'époque, quelques réalisateurs et producteurs se sont insurgés contre cette loi liberticide, mais cela n'a abouti à rien de concret. Cependant, la situation s'est envenimée en 2013, suite à la publication du décret n°13-277 relatif à la création d'une commission de visionnage constituée de sept membres, qui délivre aussi bien des visas culturels que des visas d'exploitation et qui décide ainsi de l'avenir d'un film. Les porteurs de projets semblaient s'être adaptés à cette situation, en continuant de créer tout en "se pliant" à la loi. La donne a changé en 2016, lors de la 14e édition des RCB (Rencontres cinématographiques de Béjaïa). Les organisateurs se sont vu refuser le visa culturel pour Vote off de Fayçal Hammoum, un documentaire jugé par la commission de visionnage comme portant atteinte aux symboles de l'Etat. En effet, cette commission reprochait au film d'évoquer l'élection présidentielle de 2014, et de notamment aborder le 4e mandat du président Abdelaziz Bouteflika. Après un refus catégorique de sa projection dans les salles algériennes, le film a sillonné le monde et raflé plusieurs prix dans les festivals. Alors que le principal concerné par cette œuvre artistique, le public algérien, en reste privé ! En 2018, les questions de liberté et de censure sont au cœur de l'actualité, alors que les modes de communication et de diffusion sont à la portée de la plupart des gens grâce notamment à internet. En effet, le premier long métrage de Bahia Bencheikh El-Fegoun, Fragments de rêves, vient d'être censuré. Programmé à la clôture des RCB, la manifestation s'est vu, pour la deuxième fois, refuser le visa culturel pour la projection du documentaire. Au sujet de ce film, la commission estime que son "contenu est contraire au décret exécutif et notamment à son article 6" qui stipule que "ne peuvent pas obtenir l'approbation de la commission de visionnage les films qui sont offensants pour les religions ou la guerre de Libération nationale et ses symboles de l'histoire de la Révolution ou glorifier le colonialisme ou inciter à la haine, la violence et la discrimination raciale, y compris les préjugés qui touchent à l'ordre public, l'unité nationale ou à la société". A priori, Fragments de rêves, selon le communiqué signé par Mourad Chouihi, président de la commission, "fait la promotion de certains des activistes sur internet ayant été condamnés par la justice". Suite à cette interdiction de projection, des acteurs du secteur culturel ont réagi à cette censure qui ne dit peut-être pas son nom, mais qui en est effectivement une, sur les réseaux sociaux, alors que le ministre de la Culture la définit comme une décision "purement professionnelle". En marge d'une rencontre en hommage à Mahmoud Darwich, samedi dernier, Azzedine Mihoubi a déclaré à l'APS : "La commission a pris cette décision en toute conscience et responsabilité, et nous devons respecter les lois. Il ne s'agit pas là d'une censure, d'autant que chaque pays dispose d'une commission de visionnage." Pour le premier responsable du secteur culturel, "nous soutenons la libre créativité, mais certaines questions exigent qu'on les traite en toute conscience". En fait, il est reproché à Bahia Bencheikh El-Fegoun d'avoir utilisé dans son film des vidéos d'activistes publiées sur YouTube, alors que ces images sont publiques et en libre circulation. Paradoxalement, cette commission de visionnage ne se considère pas comme un instrument de censure, car, selon elle, ses membres ne font qu'"appliquer" la loi. Une loi qui impose les sujets à aborder et manifestement la manière de les aborder, tout en agissant comme un filtre pour les créateurs et la création artistiques. D'ailleurs, Leïla Aoudj, directrice des RCB, a annoncé l'arrêt de la manifestation cinématographique – l'une des plus importantes dans le pays et la plus indépendante – jusqu'à ce que les conditions de libre exercice soient assurées. Une loi est coercitive mais elle doit aussi protéger et garantir la liberté de penser, de créer et d'entreprendre.
H. M.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.