Les marchés pétroliers de Londres et de New York ont connu une animation particulière, hier, en réaction à la décision des pays Opep et non-Opep de ne pas augmenter leur production, à l'issue de la réunion à Alger du comité ministériel de suivi de l'accord de réduction de production des pays Opep et non-Opep. Au cours de la séance de la matinée, le baril de Brent de la mer du Nord a dépassé la barre des 80 dollars. Il était coté hier à 80,94 dollars, soit un seuil jamais atteint depuis près de 4 ans, précisément depuis novembre 2014. En ce sens, les groupes de négoce Trafigura et Mercuria, cités par Reuters, ont estimé, hier, que les cours pourraient atteindre les 100 dollars en fin d'année ou début 2019 avec l'entrée en vigueur, prévue le 4 novembre prochain, des sanctions américaines contre l'Iran. La réunion d'Alger n'a décidé, en fait, aucune action à court terme. Les représentants de l'Arabie saoudite et des autres membres de l'Opep ont indiqué pouvoir arrêter une décision de hausse ou de baisse de la production en décembre lors de la réunion ordinaire de l'Opep. Ils se sont contentés d'affirmer qu'ils réagiront au moment opportun, si ces sanctions américaines allaient provoquer un déséquilibre entre l'offre et la demande, susceptible d'affecter durablement le marché. Cette esquive ou cette absence de réponse concrète face au cas iranien explique pourquoi les prix pourraient atteindre des niveaux jamais atteints depuis la chute des prix du pétrole en juin 2014. Il faut savoir que si les sanctions américaines contre l'Iran entrent en vigueur, la production iranienne pourrait chuter de 500 000 à 750 000 barils. "Si une telle réduction de la production iranienne coïncide avec une augmentation de la demande en pétrole, est-ce que les pays de l'Opep et les pays non-Opep auront les moyens et la volonté d'augmenter leur production pour satisfaire le marché ?", s'interroge Noureddine Legheliel, analyste pétrolier, ancien spécialiste des marchés à la banque suédoise Carnegie. Il faut noter que les marchés pétroliers n'ont pas connu leur volatilité habituelle à la veille de la réunion du Haut comité ministériel de suivi de l'accord de réduction de la production pétrolière des pays Opep et non-Opep. Les prix du baril de Brent de mer du Nord sont restés stables autour de 78 dollars pendant la semaine qui a précédé la rencontre. K. Remouche