La Belgique élit aujourd'hui les conseils municipaux de ses 589 communes, un scrutin qui est le premier test électoral pour la coalition de centre-droit au pouvoir à Bruxelles depuis 2014, dominée par les nationalistes flamands. Le vote y revêt une dimension nationale sur fond de frictions entre nationalistes et chrétiens-démocrates flamands du CD&V, des partenaires au sein du gouvernement piloté par le libéral Charles Michel. À 7 mois des élections législatives, rapportent les médias, tous les regards sont tournés vers Anvers, la plus grande ville du pays, dont le bourgmestre est depuis 6 ans Bart De Wever, le président de l'Alliance néo-flamande (N-VA, nationalistes flamands).M. De Wever, qui affronte dans sa ville deux ministres du gouvernement, le chrétien-démocrate Kris Peeters et le libéral Philippe De Backer, assure qu'il y a évidemment un lien entre ce qui se passera dans sa mairie et le niveau national. Un bon score du parti écologiste Ecolo-Groen pourrait rebattre les cartes dans la cité portuaire et être riche d'enseignements à l'approche des scrutins régionaux et nationaux de mai 2019. En plus des thèmes environnementaux porteurs, les écologistes peuvent tirer profit de "la mauvaise image" qu'ont les socialistes, en raison d'une série de scandales à Gand (Nord) ou dans la région de Liège, poursuit M. Sinardet. En Wallonie, le sud francophone de la Belgique, "une des grandes questions sera de savoir si le PS garde sa position dominante", souligne Dave Sinardet, professeur de sciences politiques à l'université libre néerlandophone de Bruxelles. Le Parti socialiste pourrait voir ses positions grignotées par Ecolo, mais aussi par le Parti du Travail de Belgique (PTB, extrême gauche) dans les zones les plus frappées par la désindustrialisation. À l'heure actuelle, le PS francophone gouverne, souvent en coalition avec des libéraux et/ou des centristes, les villes de Bruxelles, Liège, Charleroi ou Mons, bastion de l'ex-Premier ministre Elio Di Rupo (2011-2014). En Flandre, Gand, Louvain, Bruges ou Ostende ont des bourgmestres socialistes, certains au pouvoir depuis des décennies. Face à eux la N-VA se pose désormais en challenger numéro un. R. I./Agences