Plus de 34% des accidents de la circulation sont dus à l'état de l'infrastructure routière, dont le tracé routier et le mauvais usage des plaques de signalisation. La signalisation sur les autoroutes algériennes répondent-elles aux normes requises en matière de sécurité routière et de lutte contre les accidents de la circulation ? Les plaques signalant les limitations de vitesse, et sur lesquelles se basent les services de la Gendarmerie nationale et de la Sûreté nationale pour verbaliser les automobilistes, sont-elles aux normes en termes de matérialisation des structures autoroutières et de législation en vigueur ? Ces deux questions continuent de tarauder les esprits des automobilistes qui se font flasher au radar par les services de sécurité, faute d'une politique nationale préventive, d'une part, et faute d'entretien des plaques de signalisation, d'autre part. En l'absence d'audits et d'expertises, notamment basés sur des rapports que devaient établir annuellement les services de sécurité, les départements des travaux publics et des transports, l'Algérie enregistre une moyenne annuelle de 200 000 retraits de permis de conduire sur les autoroutes. Ce défaut de mise à niveau dédiée à l'amélioration de la sécurité routière augmente les risques, et les routiers ne savent plus à quelle vitesse rouler par endroits. Au mois de mai dernier, le ministère des Transports et des Travaux publics avait pourtant lancé un autre avis d'appel d'offres et avait confié la tâche du contrôle et du suivi des travaux de fournitures et de la mise en œuvre de la signalisation horizontale au niveau de plusieurs axes de l'autoroute Est-Ouest à l'Algérienne des autoroutes. Cet avis, le second du genre, se voulait un aveu que la matérialisation de ce projet économique avait montré ses limites, alors que les anciennes autoroutes, à peine semblables à des dédoublements de voie, n'ont jamais bénéficié d'une prise en charge pour sécuriser les usagers. Pourtant, les audits effectués sur la sécurité routière par les experts spécialisés dans la gestion des risques, de l'environnement et de la mobilité ont révélé que l'Algérie enregistre, chaque année, 22 000 requêtes et 34% des accidents de la circulation dus à l'état de l'infrastructure routière, dont le tracé routier et le mauvais usage des plaques de signalisation. Sinon, comment expliquer que les services concernés oublient, souvent, après les travaux de réfection, des plaques limitant les vitesses à 40, 60 ou encore 80 km/h, alors que la vitesse réelle sur l'autoroute Est-Ouest est de 100, 110, voire 120 km/h ? Comment l'automobiliste peut-il observer une succession de plaques limitant la vitesse à 60 et 80 km/h sur un même tronçon qui ne dépasserait pas, parfois, cinq kilomètres ? Car, c'est sur ces tronçons que les automobilistes sont guettés par les services de sécurité qui cachent les radars, alors que la loi exige que cet appareil soit visible au même titre qu'une plaque de signalisation routière, et ce, dans le cadre de la prévention contre les accidents de la circulation. Du reste, cet état de fait commence à toucher les agglomérations où les anciennes plaques de signalisation sont encore en vigueur, alors que de nouvelles, notamment les sens interdits, sont instituées par les commissions qui regroupent les daïras, les communes et les services de sécurité. FARID BELGACEM